Le Fowar
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Le Fowar

Salut à toi, jeune squig ! Ici, c'est l'koin des grands stratej', des artist' peindeurs et des zotres. Si toi z'aussi tu t'sens d'partager avek eux ta passion pour les p'tits bouts d'plastik, sois le bienv'nu sur eul' Fowar, nom d'un Grot !
 
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 Historique CDA - mordheim

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vg11k

vg11k


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MessageSujet: Historique CDA - mordheim   Historique CDA - mordheim Icon_minitimeDim 31 Jan - 22:29

aller je prend l'initiative

je vais tenter de tenir un historique des fluffs de notre cda actuel
ne postez rien donc dans ce topic svp
c'est partis


Je rappel les forces en présence :
nous avons
les NAINS d'Arik

les ORQUES de Litrik
les HOMMES-BETES de Schattra
le CABARET ITINÉRANT d'Eol
les HAUT-ELFES de Yodan
les HOMMES-LÉZARDS de Kisame
les COMTES VAMPIRES de Vg11k

viennent ensuite les forces non-joueurs également présente dans la région (que nous pourrons donc poutrer à loisir !) :
des hommes-bêtes
des skavens
des orques-gobelins
des vampires
les soeurs de sigmar
des mercenaires en tout genres
des répurgateurs
des adorateurs du chaos

pour ceux ayant besoin d'un support, je peut vous proposer ce lien où se dérouleront nos aventures =D


maintenant fermez les yeux
imaginez un monde médiéval déchiré par les conflits, où les guerres sont destructrices et où les forces démoniaques menacent à tout moment d'annihiler toute vie dans se monde...imaginer le monde de warhammer
il y a de cela des années, un fléau venu du ciel c'est écrasé sur la cité de Mordheim, réduisant en poussière ses citoyens, où les condamnant à la damnation... aujourd'hui cet endroit est devenus une immense ruine, et recèle dans ses entrailles bien des présents...




MORDHEIM
LA PIERRE DE CHARISME




Il y a dix ans, une expédition de nombreux mercenaires en Lustrie était tombée sur un temple « abandonné » selon eux. Au moment où ils allaient pénétrer dans le temple, une grêle de flèches et de projectiles empoisonnés leur tomba dessus, et la bataille commença. Des saurus sortirent de la jungle environnante, tandis que des skinks les couvraient de leurs sarbacanes. Au cours de la bataille, d'autres hommes sortirent eux aussi de la jungle, revenants du bateau où finissaient leurs préparatifs. Les sauriens, désormais en moins grand nombre furent assez vite dépassés, aussi Tenqualteq, prêtre skink chargé de la protection du temple, ordonna le repli, afin d'essayer d'éviter le massacre, mais ils étaient encerclés. Les mercenaires en profitèrent, car pendant que les uns poursuivaient les lézards en fuite, les autres fouillaient le temple, et ceux-ci trouvèrent la relique. La plupart des hommes-lézards étant morts, les mercenaires rembarquèrent pour l’Arabie. Tenqualteq vit qu’il ne lui restait que deux guerriers, Sibli, un éclaireur skink, et Tempeq, guerrier totem du léopard. Peu après le départ des hommes, le prêtre somma ses meilleurs guerriers, restés à la cité-temple, de venir avec lui, sur les traces des voleurs…

Sa route le mena jusqu’à un souk en Arabie, jusqu’à un marchand à qui les mercenaires avaient vendu le médaillon. Voyant les sauriens s'approcher, le marchand envoya ses gardes du corps contre eux, détestant les lézards par dessus tout.. L'escarmouche fut brève mais violente, mais les fils des Anciens, surentrainés par des années de combat, gagnèrent sans déplorer de pertes. Tenqualteq lisit dans les pensées de l'Arabien. Malheureusement, le marchand n’était plus en possession de l’antique bijou, vendu il y a quelques jours de ça à une femme, Louise, et Tenqualteq commença ses recherches. Mais chaque fois qu’il pensait retrouver la relique, son propriétaire fuyait de nouveau, jusqu’à l’Empire, et dix ans plus tard, le prêtre n’avait pas retrouvé le médaillon. Aujourd’hui, tout changea, le lézard avait retrouvé sa trace, et elle se dirigeait vers Mordheim. C’était le moment d’en finir, Tenqualteq le sentait, mais de nombreuses embûches se dressaient encore sur la route de la cité des damnés.




« -Madame ! Madame ! Dame Guide !
-Calmez-vous Saelfinn ! Qu’y a t-il ?
-Dame Finelion, je viens de recevoir un message du conseil d’interprétation ! Ils l’ont trouvé ! Ils l’ont localisé !
-Comment ! Où ça ? Est-ce fiable ?
-Plutôt oui ! Ils ont recoupé plusieurs prophéties et autres informations, et…
-OU ?
-A Mordheim, en Ostermark ! Ils…
-A Mordheim ! Mordheim… Aenur avait donc vu juste… Nous ne pouvons nous permettre de le perdre ! Envoyez immédiatement un corps expéditionnaire ! Discrètement ! Je préviens le Roi Phénix. »


Dirigé de main de maître par son équipage elfique, le Vogueur des larmes fendait les flots de la Mer des Griffes. Sur le pont, les gardes maritimes s’activaient afin que ses voiles blanches tirent le maximum de puissance des vents de l’automne. La cabine du commandant était le théâtre d’une discussion houleuse entre les chefs de l’expédition :
« -Comment ça nous ne retournerons pas en Ulthuan ? » s’écria le commandant Vaelic, « ma mission était de vous amener à bon port, puis de revenir à Lothern !
-Votre mission initiale était certes de nous amener à destination », enchaîna Kaenur. « Néanmoins d’autres objectifs sont venus s’ajouter, et je vous prie de m’excuser de vous l’avoir caché. C’était un mal nécessaire : ce ne peut être dévoilé sur les terres d’Ulthuan, car si cela se révélait être un échec, le moral des Asurs ne s’en relèverait pas. »
Ces paroles laissèrent place à un silence gêné dans la cabine. Le commandant interrogea du regard son second, Filnar, musicien du navire, et le cuisinier Valnir, puis il scruta les visages impassibles du maître des ombres Kaenur, et de ses lieutenants, les rôdeurs des ombres, ainsi que du grand Heaume, le noble Litaen Griffes de Lune. N’y tenant plus, il explosa :
« -Mais de quoi parlez-vous ? Exprimez-vous clairement, par Isha !
-C’est on ne peut plus limpide : nous devons faire des recherches dans Mordheim. Et pour cela nous avons besoin d’une base arrière, pour nous assurer ravitaillement, renforts et contacts avec nos supérieurs. Et vous vous chargerez de cette base.
-Pas question que je pose ne fût-ce qu’un pied sur les froides terres de l’Empire !
-Et si votre consentement n’entrait pas en considération ? », rétorqua Kaenur. « Et si… c’était un ordre ?
-Un ordre ? Pour qui vous prenez vous ? Je n’ai d’ordres à recevoir de personne sur mon navire, et encore moins d’un guerrier fantôme ! »
Le maître fantôme sortit alors un pli de sa tunique, prenant visiblement plaisir à malmener le commandant.
« -Ceci », entama Kaenur, « est une ordonnance de votre seigneur Ailes-Tempête lui-même, selon laquelle vous êtes placé sous mes ordres tout le long de cette mission, ainsi que votre navire et votre équipage. »
Le commandant ne lui fit pas l’offense de la lire. Il demanda :
« -Et puis-je savoir pour quelles raisons le seigneur Ailes-Tempête vous fait autant confiance ?
-Parce que je dépends de quelqu’un de très haut placé. Un proche du Roi Phénix en personne » poursuivit le maître des ombres afin de couper à toute question. « Et ma mission est de la plus haute importance pour Ulthuan et les Asurs.
-Et vous croyez que cela me suffit ? Vous…
-Cela devrait !
-Il va falloir m’en dire plus. Je suis certes sous vos ordres, mais vous avez besoin de mon approbation… » assura le commandant, sa détermination se lisant sur son visage.
« -Tiens dont ! » répliqua Kaenur, sardonique.
-Libre à vous… »
Le commandant se tourna vers son musicien, et lui demande l’air innocent :
« - Hé, Filnar ! Tu sais quelle est la route la plus rapide vers Mordheim, toi ?
-Non, mon commandant ! Et vous ?
-Je vais essayer de faire de mon mieux… », répondit Vaelic, narquois. Il poursuivit en souriant :
« -Alors Kaenur, mon approbation ne vous intéresse toujours pas? »
Ce dernier plissa des yeux :
« -Je vois… Très bien ! Mais attention, le gourmand peut s’étouffer avec ce qu’il avale…
-Je m’en souviendrais.
-Et moi de même. Bien ! Connaissez-vous la Quête de la Nouvelle Aube ?
-Pas vraiment…
-Bon, alors je vais vous demander de ne pas m’interrompre. » Kaenur réfléchit, puis prit la parole d’un ton grave. « La société, le monde commencèrent à décliner avec l’arrivée des fléaux, et au premier rang d’entre eux, les démons, serviteurs des Dieux Sombres, et les guerriers adorateurs de ces même Dieux. Il existe au sein de la société Asure un groupe, la Quête de la Nouvelle Aube, qui cherche par tous les moyens à recréer cette harmonie d’antan. Nous en faisons partie », dit-il en désignant ses lieutenants, « ainsi que ceux qui ont embarqué sur ce navire, et une minorité de nos concitoyens, des personnes fiables, et efficaces. Il y a peu, on nous a ordonné de partir à Mordheim pour rechercher des indices.
-Je n’en crois pas un mot ! Pourquoi un tel groupe serait-il resté secret ?
-Vous pouvez cependant nous croire. Valnir lui-même en fait partie. En réalité, c’est lui qui nous a conseillé vos services -il disait que vous comprendriez. Peut-être s’est-il trompé.
-Valnir ? Le cuisinier ? Est-ce vrai ? », demanda Vaelic au concerné.
-Oui, mon commandant. Croyez-le, mon commandant. Vous ai-je déjà fait défaut ? »
Vaelic grommela, puis se tourna vers le maître des Ombres, et s’emporta :
« -Mais alors pourquoi cette Quête est-elle restée secrète ? Elle aurait pu unifier les Asurs, plus qu’ils ne le sont ! Et quels sont donc ces moyens pour recréer l’harmonie d’antan, comme vous dites ? Et quels sont les indices que vous recherchez à Mordheim ? C’est surréaliste !
-Cette Quête est restée dans l’anonymat car il s’agit de la première piste que nous ayons depuis sa création, sous le règne de Morvael l’Impétueux. Les indices que nous recherchons sont en fait une personne, que vous connaissez sûrement, et qui a commencé cette Quête il y a longtemps, à Mordheim. Il s’agit d’Aenur, guidé en songe par Asuryan lui-même, selon ses dires. Quelle pitié que nous ne l’ayons pas cru ! Nous aurions gagné un temps précieux ! » Son regard tomba dans le vide, puis il se reprit : « Notre discrétion est indispensable ! Lileath seule sait ce qui arrivera si nos ennemis découvrent l’importance de Mordheim à nos yeux. Quant aux moyens, cela fait partie des informations que vous ne pourriez encore digérer. Vous n’êtes pas encore prêt, tout comme le peuple Asur. La nouvelle d’un échec vous anéantirait. Contrairement à nous-mêmes Nagarythes. » Il eu un mouvement de recul. Son regard se perdit au loin, et une douleur apparut sur son visage, éphémère autant qu’intense, et il murmura, comme à lui-même : « Nous devons d’abord être sûrs, avant d’annoncer ceci aux Asurs. » Sa voix se raffermit soudainement :
« Nous avons l’aval du Roi… seriez-vous assez orgueilleux pour nous refuser votre approbation ?
-Certes non. Je vous aiderais de tout mon possible, dussè-je camper jour et nuit pendant trois siècles sur les terres des hommes.
-Trois siècles ne suffiront peut-être pas… »



Très cher journal.

Voilà bien longtemps que je n'avais pris ma plume pour laisser une trace sur ton papier, usé par les années de voyage.
Ma situation n'était pas... Idéale pour tenir un quelconque compte rendu de mes journées. Je pense que s'y j'avais du relire les pages de ce que furent mes dernières années, j'en aurais très certainement pleuré... Tout du moins éprouvé de la pitié.
Si je reprends aujourd'hui un confident que j'ai trop longtemps délaissé, c'est que ma vie s'est nettement améliorée et ce grâce à Louise, et aux autres...

Mais reprenons au début. Tu as le droit de savoir, mon vieil ami, ce qui m'a conduit dans cette roulotte, dont tu dois très certainement ressentir les soubresauts sur les pierres jonchant la route.

Comme tu le sais, puisqu'à l'époque je noircissais tes pages, je fus un homme de lettres... Un poète...
Oh, rien d'extraordinaire, un petit artiste qui a fini par se lasser des repas de pain sec et d'eau. J'en suis venu à gagner ma vie auprès des grands de ce monde, au plus près de la noblesse d'Altdorf. Vantant les mérites de celle-ci au travers d'odes dénuées de charmes et de pamphlets hypocrites. Mais cela leur plaisait... J'y gagnais quelques pièces, des repas réguliers et un semblant de considération. Je vivais comme un parasite, loin des idéaux que j'avais jadis et que je suis venu à oublier totalement.
Vivant dans cette pseudo-bourgeoisie, j'ai commencé à dilapider l'argent que je gagnais et mon peu de reconnaissance dans l'alcool, les femmes et le jeu...
De Wolfgang le poète, j'ai doucement glissé vers Wolgang « 4 as », moins reconnu pour ses vers que ses talents aux cartes. Petit à petit ce don naturel pour les jeux m'a valu une réputation que je n'avais jamais eu en tant qu'artiste. J'ai délaissé l'aristocratie impériale pour m'immerger dans les vapeurs sombres de clubs très fermés. Ma « veine » en a agacé plus d'un... De joueur de carte, je suis devenu duelliste pour ma survie et ma réputation s'en est entachée. Trop chanceux aux cartes je ne trouvai plus d'adversaire, les tavernes me fermant leurs portes pour ne pas attirer la milice. Je n'étais plus qu'un paria, vivant de ce que je pouvais trouver ou de quelques parties clandestines sur les marchés... Je n'étais plus que l'ombre de moi-même...

Jusqu'à ce que Louise me trouve...

Comme à mon habitude, j'attendais quelque badaud dans un coin de la place du marché d'Altdorf. Une cagette retournée servant de table de jeu, je battais les cartes pour passer le temps, non sans me méfier de la garde qui avait pour habitude de passer dans le coin.
Une femme s'est approchée, belle et sûre d'elle, une gamine d'à peine plus d'une dizaine d'années flanquée dans ses basques et un colosse sur ses pas. Sa démarche faisait flotter son manteau long et voler sa jupe, ses bottes claquaient sur les pavés, les gens se retournaient sur son passage mais elle venait droit vers moi. Je crois bien avoir retenu mon souffle au moment où elle s'est arrêtée face à mon stand de fortune. Le visage fermé, sans le moindre sourire, elle me dévisagea un long moment et je ne pu ouvrir la bouche tout ce temps...
La petite fille s'accrochait nerveusement à sa jupe, et son garde du corps, une montagne de muscles à la barbe rousse, m'observait silencieusement, les bras croisés.
Lorsqu'elle pris la parole, sa voix assurée trancha net le silence qui s'était installé autour de nous:
« Wolgang Dichter dit « 4 as », j'ai un travail pour toi. »

C'est ainsi que j'ai rejoint « Les Ames Damnées », un cabaret itinérant dirigé par notre bienfaitrice Louise Devautour... Et me voici aujourd'hui à nouveau devant toi, mon journal, que j'ai si longtemps délaissé...
Je reprendrais la plume aussi souvent que je le pourrais désormais, mais pour l'heure je vais relayer Vigo qui mène la roulotte... A bientôt mon ami, mon confident...



La lune était haute dans le village de Dol'Valhar, et un brouillard glacé semblait monter du cimetière tout proche. Gimrik se pelotonna davantage encore dans sa couverture. Il détestait les nuits de pleines lune. Sa mère lui avait souvent raconté des histoires de héros fantastiques tel Valten ou Frantz leur bon roi, mais lui n'avait retenu que les démons et horribles créatures qu'ils avaient affrontés. Il frissonna de peur. Mais pourquoi son père était-il le fossoyeur du village ? Pourquoi justement Son père ?
Un rayon de lumière passa finalement entre ses volets cassés. Son père avait été trop occupé récemment avec les corps de fantassins retrouvés dépecés et écorchés pour les réparer, et Gimrik en payait maintenant le prix. Il était terrifié.
Il crut soudain entendre un sifflement aigu qui monta rapidement en intensité, faisant bourdonner ses oreilles. Il se recroquevilla davantage, fermant les yeux.
- Il n'y a rien dehors, il n'y a rien dehors, il n'y a rien dehors..Murmurait-il inlassablement, les joues humides, serrant sa couverture rappeuse contre lui...
Le sifflement s'intensifia, et soudain une lumière traversa ses paupières étroitement closes alors que le sifflement arrivait à son paroxysme.
- Il n'y a rien dehors, il n'y a rien de...
Son lit tremblât soudain, en même temps que tout l'édifice, lorsque qu'un choc violent résonna à l'extérieur.
Un corbeau poussa son sinistre croassement à l'extérieur, et passa en furie sous sa fenêtre, faisant un raffut de tout les diables, hystérique.
- Mamaan... murmura-t-il, souillant sa couche.
Il entendit bien les cris de panique de ses parents, se précipitant à l'extérieur à leur tour. Mais il ne vinrent pas au petit garçon. Leurs voix chutèrent en direction du cimetière proche, et son cœur se resserra. Plus que jamais il se sentait trahit. Ils l'avaient abandonnés. Une étrange lueur verdâtre semblait émaner de l'extérieur, mais il ne put la voir, encapuchonné dans sa couette humide.
Un cri de surprise déchira soudain la nuit, suivi d'un second hurlement, d'effroi. Sa mère puis son père criaient depuis le cimetière.
- Il n'y a rien dehors, il n'y a rien dehors, il n'y a rien dehors... ce n'est qu'un cauchemars, pleura-t-il.
Sa mère poussa un nouveau cri, avant d'être coupée net. L'écho se dissipa rapidement, et le silence revint. Pas un oiseau, pas la moindre brise, pas le moindre insecte ne se faisaient engendres. Un silence morbide régnait en maître. Seuls ses sanglots montaient à ses oreilles, le terrifiant davantage encore. Il lui semblât demeurer une éternité, terrifié, pleurant de peur et de colère envers ses parents.
- Ce n'est qu'un cauchemars, ce n'est qu'un cauchemars... recommença-t-il à se répéter.
Un craquement lugubre lui vint de l'extérieur. Il eu un frisson de terreur. Il se pelotonna davantage encore, sa couverture humide sur le point de se déchirer. Il y eu un tocquement, et il ouvrit prudemment un œil. Sa chambre était illuminée par une lueur verdâtre venant de l'extérieur. Ses parents ne donnaient aucun signe de vie au cimetière. La brume montante semblait s'insinuer dans sa chambre, étendant ses tentacules intangibles.
Alors il la vit. Les yeux écarquillés d'horreur, quelque chose se trouvait sur le bords de sa fenêtre. Un rat ? Non, c'était visiblement trop gros. Le regard emplis de larmes chaudes, qui dégoulinaient sur ses joues, il vit la « chose » remuer. Des doigts semblaient palper le bois à la recherche d'un prise pour se hisser à l'inter rieur, il il perdit tout contrôle de sa vessie en reconnaissant bien une main, baignée de volutes brumeux et éclairée par cette lueur verdâtre pulsant plus fort que la pleine lune. Il ferma à nouveau les yeux et se cacha sous sa couverture. Lentement, une sorte de râle lui vint en même temps qu'une étrange odeur, qu'il reconnu pour l'avoir assez souvent humé sur son père : celle de la mort. La pourriture, la fange, le sang coagulé, la chair en décomposition... il flairait tout cela à cet instant même mais ce n'était rien comparé à cette odeur de mort qui s'engouffra dans sa chambre quand le plancher craqua. Une sensation de panique inconnue jusqu'alors l'envahi. Tout ses poils et cheveux se dressèrent, l'émotion stoppant soudain le flot de larmes. Un nouveau silence pesant envahi soudain la pièce. Il n'aurait sut dire si ou non il était seul, si ce n'était cette odeur...
- C'est un cauchemars, c'est un cauchemars...recommença-t-il à murmurer.
Il ne bougea pas lorsque, lentement, sa couverture glissa sur lui, et ne chercha pas non plus à la retenir. L'odeur était plus fort que jamais, et vint si mêler celle du sang frais et d'une haleine fétide. Il ouvrit grand les yeux écarquillés d'effroi lorsqu'une voix d'outre tombe lui susurra à l'oreille :
- Le cauchemars ne fait que commenssser...



Son instinct, ou cette balise, qui l’attirait de la même manière qu’une lumière attire les insectes, le guida sur un quart de mile. Il marchait en réfléchissant à la façon dont il était arrivé sur cette terre. Il s’était réveillé un quart d’heure plus tôt trempé, et ankylosé, dans une position inconfortable sur les galets d’une plage. Le va-et-vient incessant de la marée lui chatouillait alors la main gauche. Il n’avait vu aucune trace de ses compagnons. Soudain la direction qui le captivait s’orienta progressivement vers sa gauche –vers la mer. Il la suivit et aperçu alors un morceau de tissu qui flottait au ras des vagues. Il s’en approcha et vit alors un Phénix brodé sur cette étoffe. Et alors il se souvint.
Il était sur le Vogueur des Larmes, et descendait vers les cabines. Il avait convoqué les membres de l’expédition afin de donner les ordres nécessaires à la réussite de la mission. Bien entendu lui-même était arrivé en retard –il se devait de réaffirmer son autorité après que le commandant Vaelic lui ait tenu tête. Quelle arrogance ! Mais Kaenur se souviendrait. Il se souvenait toujours quand quelqu’un s’opposait à lui. Et ensuite il lui faisait payer. Vaelic ne serait pas l’exception. Il se remémora l’expression sur son visage lorsque Kaenur avait fait son entrée fracassante dans la cabine. Le commandant n’avait pas eu le temps de cacher son agacement. Kaenur lui avait sourit.
« - Maintenant que nous sommes tous présents, avait-il commencé, quelqu’un a-t-il quelque chose à dire avant que nous ne commencions ? » Il avait regardé fixement Vaelic. « Personne ? Vraiment ? Parfait ! »
Ils avaient parlé pendant quelques heures de données stratégiques, de la situation à Mordheim, de la nécessité de retrouver Aenur le plus vite possible, et de bien d’autres choses encore. Puis quelqu’un avait évoqué la taille de la ville, et l’agencement anarchique des ruelles –comme si la ville s’était construite sans aucune organisation précise, comme par le fruit du hasard. Ce serait un miracle s’ils ne se perdaient dans ses ruines. C’est alors que le mage Amanethion avait pris la parole. Il s’était levé, dominant son auditoire, imposant le silence, et avait annoncé de sa voix grave qu’il détenait peut-être un début de solution, ou tout du moins une solution imparfaite, parcellaire, mais qui pourrait les aider. Il ne laissa pas le suspense rester bien longtemps, et enchaîna en vantant les mérites d’un objet ancien que lui avait confié la Guide. Cet objet disait-il, serait pour eux comme un phare, une fois qu’il l’aurait activé. Pour cela ils devaient tous toucher l’objet, pendant que lui-même entamerait l’incantation nécessaire. Puis il exhiba de sous sa robe une étoffe blanche sur laquelle était brodée un Phénix. Mais alors qu’il entamait le rituel, Kaenur avait senti une secousse brutale. Tout s’était passé très vite. La lumière s’était éteinte, le laissant dans la pénombre. Il avait chuté, et entendait divers objets tomber autour de lui sous les saccades du navire. Il s’était protégé le visage de ses avant-bras alors que du pont du navire montait les hurlements des matelots. Le mage continuait à réciter son sortilège, puis Kaenur s’était cogné la tête, et tout était devenu flou, les bruits s’altérèrent, puis disparurent. Il s’était évanouit.
Il s’était réveillé un peu plus tôt, trempé. Le navire avait donc fait naufrage. Que lui était-il arrivé ? Y avait-il eu d’autres survivants ?
La sensation de l’étoffe sur sa main fit revenir Kaenur à la réalité. Elle était douce, et étincelante. Le rituel avait fonctionné. L’étoffe l’avait guidé à elle comme un phare l’aurait fait. Et si elle l’avait guidé lui, elle le ferait aussi pour les autres. S’ils étaient toujours vivants.
Kaenur n’avait plus qu’à attendre qu’ils viennent à lui.

Le maître des Ombres avait décidé d’attendre ses compagnons une journée, puis de partir pour sa mission. Ils savaient tous qu’il se dirigerait vers Mordheim, mais que la mission ne pouvait souffrir d’aucun délai non-indispensable.
Il avait récupéré un arc et un carquois, non loin de l’endroit où il avait échoué, à côté de débris de bois ; son épée pendait toujours à son côté. De même il ne se séparait jamais de son couteau de chasse, et d’une sacoche accrochée à sa ceinture et contenant quelques rations et une gourde. La vie nomade au Pays des Ombres lui avait appris à toujours garder le nécessaire avec soi.
Il partit néanmoins à l’exploration des environs, afin de voir s’il pouvait trouver de la nourriture, et le meilleur emplacement pour un bivouac. Il se dirigea d’abord vers une avancée rocheuse dans la mer, à la recherche de coquillages. Alors qu’il brinquebalait avec hésitation dans les rochers, il vit le corps d’un humanoïde à l’extrémité du promontoire. Il portait l’uniforme des marins du Vogueur des Larmes. Il se précipita dans sa direction, et découvrit qu’il s’était fracturé les deux jambes –de multiples fractures ouvertes.
Il reconnut Vaelic, le commandant du navire. L’état de cet elfe ferait de lui un fardeau à transporter vers Mordheim.
Kaenur tenta de le réveiller, d’abord en lui versant de l’eau sur le visage, puis en le lui claquant ; et devant un double échec il versa de l’eau de mer sur les plaies ouvertes que Vaelic avait aux jambes. L’effet eut le résultat escompté : Vaelic se réveilla en sursaut, hurlant tout l’air de ses poumons, vomissant le contenu de son estomac et pleurant à flots sous l’effet de la douleur insoutenable qui s’était emparé de lui. Il tenta instinctivement de se recroqueviller en position fœtale, mais ses jambes heurtèrent les rochers saillants, accroissant encore la souffrance. Il sombra dans l’inconscience. Kaenur tenta à nouveau de le réveiller au bout de quelques minutes, réussissant dès que l’eau fut versée sur le visage du commandant. Ce dernier se réveilla plus doucement, haletant de douleur. Kaenur attendit qu’il se calme un peu, puis il prit la parole, le regardant droit dans les yeux :
« -Tu es dans un piètre état, Vaelic.
-AAAaaaahh…
-Tu ferais presque pitié… »
Le commandant hoqueta. Kaenur eut un petit rire, puis enchaîna :
« -Tu m’as beaucoup déçu, l’autre jour… Quand tu as abusé de ta position, et que tu m’as soutiré des informations.
-Ai-aide-moi », haleta Vaelic.
« Je pourrais. Je pourrais te soigner », répondit Kaenur sur le ton de la discussion. « Mais tu ne serais qu’un fardeau pour notre mission. Le temps que tes os se ressoudent, nous devrions te porter, te protéger. Tu nous ralentirais. » Il fit une pause, sourd aux gémissements du commandant. « Tu comprends ? Tu serais plus efficace même que nos ennemis. Je ne peux pas laisser faire ça. J’ai reçu des ordres. Ceux d’accomplir ma mission. Et pour cela je me dois d’éliminer tout ce qui pourrait l’entraver, d’une manière ou d’une autre. Et tu es une de ces menaces », conclut-il.
-« Non…
-Hélas je ne fais que constater les faits, Vaelic. Tu peux compter sur moi pour analyser la situation de la manière la plus froide et distante possible, tu sais. C’est ce qui fait de moi un bon chef. C’est ce qui me pousse désormais à te tuer, Vaelic. Si seulement tu n’avais pas fait montre de si peu d’égard à mon encontre, sur le navire… Si seulement… Je t’aurais alors peut-être effectivement tué moi-même… » Sa voix était presque devenue un murmure. Il éleva le ton : « La marée monte, Vaelic ! L’eau salée sera sur toi dans quelques heures ! Elle remplira tes plaies, s’infiltrant partout là où c’est possible. Et elle sera un vrai régal pour tes sens ! Qu’y puis-je ? On n’arrête pas la marée. » Il laissa à Vaelic le temps de comprendre ces paroles, afin de voir la lueur d’effroi dans ses yeux. Il continua, enthousiaste : « Bien ! Il est temps que j’y aille ! J’ai une mission à remplir… Au revoir, Vaelic. Profite bien de tes derniers instants… »
Le commandant tenta de hurler, mais seul un son imperceptible sorti de sa bouche. Tout le trahissait en cette journée…
Kaenur partit sans se retourner.





Deux jours. Déjà deux jours que Linoir marchait. Il n’était pas seul, mais c’était tout comme.
Non, en fait, c’était pire. Son compagnon était un garde phénix. Et les gardes phénix ne causent pas. Jamais. Vraiment. Et c’est énervant. Soit ils te suivent à la trace, mais en silence, et on a l’impression qu’ils t’épient. Soit ils ne sont pas d’accord avec ton itinéraire, prennent le leur sans te demander ton avis, et refusent ensuite tout dialogue. Et tu es obligé d’emboîter leurs pas. Comme ça, comme si tu n’existais pas. C’est juste incroyable ! Quel dédain ! E-xa-spé-rant, tout simplement.
Asuryan lui-même leur aurait (disent-ils) révélé un immense savoir, dont les circonstances de leur propre mort. Et en échange de cela, ils font vœu de silence, et deviennent ses moines-guerriers. Linoir pesta. Ces Asurs-là sont encore plus arrogants que tous les autres. Plus même qu’un Caledorien. Même pas un bonjour. Même pas un sourire. Même pas une alerte. Rien.
Et comme si ça ne suffisait pas, Linoir était tombé sur le pire d’entre eux. Il le regardait, du haut de sa pureté… Agaçant. Et pour couronner le tout, ça avait vraiment mal commencé entre eux. Le garde l’avait trouvé en train de se débattre sous un bébé phoque. On ne pouvait pas trouver pire situation. Cet espèce de mollusque répugnant s’était glissé sur lui pendant qu’il était inconscient. Il tentait maladroitement de voler la nourriture qu’il avait sentie dans la sacoche du guerrier fantôme. Nourriture elle-même présente grâce à ce cher Kaenur, son mentor. « Toujours avoir le nécessaire sur soi »… Tu parles…
Ca y est, ça recommence. Linoir la voyait revenir. Cette lueur dans les yeux du garde phénix. Mélange de pitié et d’amusement… Cette fois, ça va chauffer…

Alathenar réfléchissait aux événements récents. Le navire, le choc, le naufrage. Il avait coulé à pic. Asuryan soit loué, il s’était rapidement débarrassé de sa lourde armure ornementée, et de son casque. Il n’avait gardé que son pagne, sa cape blanche et sa hallebarde (et c’était déjà un lourd fardeau). Puis il avait rencontré un guerrier fantôme, aux prises avec un animal bizarre. Il avait accouru pour l’aider, mais l’autre l’avait repoussé en criant, avait sorti son arme, et avait poignardé la malheureuse bête. Il s’était relevé d’un bond, furieux ou honteux, avait nettoyé sa dague sur le corps agonisant de sa victime, et avait vociféré son prénom. Linoir. Puis il était parti, non sans donner un dernier coup de pied au tas de chair. Quelle cruauté. Le pauvre devait être rongé par un terrible mal, un mal profond.
Ils étaient partis, ils ont marché longtemps. Puis, Linoir avait essayé de discuter. En vain.
Certains gardes phénix peu scrupuleux essayaient quelquefois de se faire comprendre des autres par le biais du langage corporel, ou des expressions faciales. Mais pas Alathenar. Lui avait compris le vrai sens de l’interdiction de parler. L’objectif était de ne pas s’exprimer, de ne pas communiquer aux autres, de quelques façons que ce soit, pour ne pas risquer de dévoiler un secret trop lourd à porter sans l’aide d’Asuryan.
Donc Alathenar ne répondait jamais. Il ne faisait même pas comprendre à son interlocuteur qu’il l’avait entendu. Il n’avait pas le droit. Hélas, l’Elfe en face de lui en souffrait. Et il n’était pas serein. Au contraire, il est toujours agité, toujours sur le point d’exploser. Comment quelqu’un peut-il être autant en colère ? Que lui a donc fait subir le monde, le destin, pour ressentir autant de hargne ? Qui s’acharne donc contre lui, pour qu’il soit continuellement dans cet état de nerf ? Le pauvre. Il doit avoir une vie bien difficile.
Alathenar ressentit alors le devoir de l’aider. Il avait enfin trouvé sa voie dans le grand dessein. Il savait qu’il mourrait des mains de Linoir – Asuryan le lui avait montré. Mais il savait aussi que son dieu veut qu’il l’aide à retrouver la paix, la tranquillité. Il…
C’est alors qu’il croisa le regard enragé de son compagnon…



Le pauvre garçon était recroquevillé dans sa cage, vêtus de seuls fluides vitaux et excréments. Sa cage... Sa raison avait vacillé quand il avait vu ce que la créature avait fait de ses parents, et s'était effondrée en constatant ce qu'elle avait décidée d'en faire. Ce seul souvenir suffisait encore à le faire sombrer dans l'horreur. Tout ce qu'il pouvait aujourd'hui raconter à mi-voix, c'était qu'ils étaient sa cage, avant de sombrer dans une nouvelle crise de démence, sautant et hurlant à la mort, les yeux révulsés et la bave aux lèvres. Il avait rapidement oublié qui il était, et ce qu'il était. L'horreur l'avait facilement emporté.
La créature qui avait saigné, écorché et démembré ses parents ne cessait d'admirer Le bloc de pierre lumineuse. Plus grosse qu'un poing, elle tenait juste dans sa main sombre et luisait d'un éclat terne et verdâtre, et il pouvait rester des journée entière plongé dans sa complentation de son artefact, le regard vague, ignorant les besoins primaire de son détenu. Lorsqu'il sortait de sa torpeur, il montait les marches, et disparaissait. Et, chaque fois qu'il revenait, c'était avec le corps à l'agonie d'un nouveau malheureux, la gorge généralement à moitié arrachée. Alors il prenait tout son temps, se délectant des souffrances de son « invité » comme de son prisonnier. Lorsqu'enfin il pressentait qu'il était sur le point de rendre son dernier souffle, il l'achevait avec une violence inouïe, mutilant le corps et l'esprit sans aucun remords, au paroxysme de son exultation. Puis tout cessait aussi soudainement que cela avait commencé. Alors il se tournait vers celui qui auparavant s'appelait Gimrik, le regard brulant de haine. Alors, sans un mot, il jetait avec violence des morceaux des cadavres mutilés, sachant pertinemment que son estomac auraient finalement l'avantage sur la répulsion, ce qui prit de moins en moins de temps au fur et a mesure que les semaines passait.
Rapidement, il ne sut faire la différence entre aliments et ce qu'il lui donnait. Langues humides, morceaux de chair tendre, oeils encore chaud ou cervelle dégoulinant d'un crâne éclaté contre la pierre froide... Tout comme un chacun la folie l'emporta.

Vint finalement le jour où un sourire étira sa peau régénérée, révélant ses crocs saillant.
- Enfin, murmura-t-il de sa voix maléfique.
Ce qui fut Gimrik leva lentement la tête. Depuis cette nuit fatidique qui avait vu la mort de ses parents et le début de son emprisonnement, il s'agissait de la première fois qu'il entendait sa voix, et de la première voix autre qu'un hurlement de souffrance.
La créature nocturne se tourna vers son animal de compagnie, sans sa cage d'ossement que jamais il n'aurait tenté de briser. Sa raison y était solidement emprisonnée, le retenant bien mieux que l'os de ses parents. L'enfant méconnaissable sous sa crasse, le sang séché et ses lacérations se recroquevilla aussi loin que les barreaux. La créature passa un doigt entre ceux-ci, souriant.
- Je te l'ai promis, sssela ne fait que commenssser...
Il se redressa lentement, et, portant la main à sa pierre luisante, ferma les yeux, cachant ses iris d'un noir obsidien. Il susurra quelques paroles, alors que la pierre semblait pulser de radiance. Terrorisé, l'enfant poussa un cri, s'agitant dans sa cage. Les horreurs vécues avaient aiguisés ses sens, et il parvenait à percevoir l'agitation à l'extérieur du frêle mausolée. Des choses s'agitaient dans la terre, des morts de tout ages se retournaient dans leurs tombes sans comprendre où ils étaient. Mais la créature à la pierre lumineuse se contenta d'ignorer tout cela. Un grincement en haut des marches résonna dans la pièce, devenue un véritable charnier putrescent. Lentement, craquant et tombant en morceaux, les cadavres à divers stades de décomposition descendirent rejoindre leur maître.
- Ssset endroit n'a plus rien à nous offrir, susurra la créature dans un souffle. Il est temps...
Alors, comme s'il le leur avait intimé, les revenants s'écartèrent, lui faisant une haie morbide dans laquelle il s'engouffra, sa pierre au poing. Il sorti. Les morts-vivants le suivirent sans un mot, leurs odeurs de poussière et putréfaction rendant fou l'enfant. Il était inconscient lorsque les derniers ressuscités soulevèrent sa cage et l'entraînèrent dans les marches...
Lorsqu'il revint à lui, une nouvelle vision cauchemardesque s'offrit à lui. Sa cage avait été pendue à un arbre par une corde, et lui offrait une vue implacable sur la scène se déroulant sur la petite place du village. Les enfants pleuraient, les femmes imploraient la pitiés. Tous étaient dépassés. Les morts soumettaient les vivants. Près de la moitié du village échauffait déjà la terre de leurs fluides, alors que le sang et la mort emplissait les narines de l'enfant. La créature semblait jubiler. Le reste du village était agenouillé devant elle, soumise par leurs propres frères et sœur, parents et grands parents, méconnaissables. Un élan de lucidité perça un instant à travers la soif de la créature, qui prit la parole de sa voix doucereuse, levant sa pierre étincelante à la vue de tous.
- Humains, contemplez ssselui qui vous offre la vie éternelle ! D'isssi peut, chacun vous redoutera, et tousss trembleront en entendant le nom que la mort glisssera à leurs oreilles, ssselui de Mandrak von Nécrøsis !
Et devant les yeux horrifiés de Gimrik, dont l'esprit avait refait surface à la vision de ses anciens pairs, tous roulèrent à terre lorsque leurs proches défunts les égorgèrent d'un geste brusque et simultané.
- Un VaaAAaampiiIIiire...murmura-t-il avant de sombrer à nouveau dans l'inconscience.


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MessageSujet: Re: Historique CDA - mordheim   Historique CDA - mordheim Icon_minitimeDim 31 Jan - 22:42

Sibli revint vers nous, une tête d’orque à la main.
-Nualeq, desss orques, rrapellle Tenqualteq, nous alllons attaqué le campement.
Je fis ce qu’il dit, et nous reçûmes effectivement l’ordre d’attaquer le campement primitif. Je pris connaissance de la topographie du terrain, ce qui pourrait nous permettre d'arriver au contact sans subir de tirs, avec en plus l'effet de surprise. Nous étions dans une grand clairière, parsemée de collines et d'amas rocheux, puis au loin, un village délabré d'apparence fragile, d'où fumait une cheminée. Le champ de bataille idéal, me dis-je. Je pris donc la tête d’un groupe de saurus, chargés d’attaquer de front, alors que Sibli, quant à lui, les prenait par derrière. Nous apercevions au loin une pancarte marquée de : « Nous lé boyz du krane bleu, on né ac la Fowwaaaaaagh ! Primitif et incompréhensible, me dis-je, c’est créatures sous intelligentes n’avaient pas leur place dans le grand dessin des anciens. De nombreux cris de guerre fusèrent autour de moi, et nous chargeâmes…

Le premier contact fut extrêmement violent, mais nous prîmes quand même l’avantage. Je décapitais et éventrais tout ennemis sur mon chemins, et dès lors, les orques essayaient de m’éviter, aussi puis-je m’avancer vers le chef. De derrière les lignes orques, j’entendais moult projectiles siffler, et les orques, pris par surprise, subirent de nombreuses pertes. J’arrivais jusqu’au leader de ces idiots d’orques, et ma lance à double lame, bénie par les grands prêtres, me permit de parer la plupart des coups de mon adversaire. Après une rapide esquive que le laissa dans le vent, je pu entamer son armure à trois reprises, et ses plaies se mirent à saigner abondamment. L’orque s’énervait mais ses blessures le ralentissait, ainsi je pu en profiter pour trancher son ventre, lui faucher les jambes, avant de lui arracher la tête d’un coup sec. Ma victoire sonnait un repli chez les orques, et les skinks restés en retrait leur tendirent une embuscade, ainsi nous finîmes de les massacrer.
-Belll battailllle Sibli, dis-je.
-Oui, cess êtres n’avvaient pas leurr place ici.






Cela faisait des semaines, des mois même qu’ils parcouraient la région, à la recherche de l’objet. A présent Harek le Marcheur, un jeune noble nain, était sûr de l’avoir trouvé. La piste les avait menés, lui et ses quelques dizaines d’hommes, à un village puant, et complètement délabré. La palissade en bois semblait bien frêle, et les maisons, si on pouvait appeler ainsi les petites habitations, étaient faite de matériaux de récupération. Un village d’orque à n’en pas douter.
Bien que se détestant mutuellement, Harek avait tout d’abord essayé de parlementer avec les peaux vertes, mais son essai se vit ponctué d’un : « C’é pas nous k’on la ton truk » ainsi que de plusieurs gestes obscènes et quelques insultes. A présent il se préparait à lancer l’assaut sur le village, pour se venger de l’affront qui lui avait été fait, et par la même occasion, récupérer l’artefact.
L’objet de ses convoitises n’était autre que la Légendaire Chope de Grungni. Des légendes circulaient parmis les nains, racontant que cette chope avait le pouvoir de changer toute boisson qu’elle contenait en un puissant remède, pouvant guérir les blessures les plus terribles. Pendant des siècles, cet artefact fut considéré comme perdu, mais depuis peu, Harek était sûr d’avoir retrouvé sa trace. Il avait recueilli des informations dans des tavernes, quelques pièces d’or avaient changé de mains, et finalement, un Tueur du nom de Kregk lui avait proposé de le guider jusqu'à cette fameuse chope moyennant bien sûr un petit salaire.



Une seule question continuait de le hanter après tant de temps : pourquoi ? Pourquoi cette horrible créature l'avait-elle gardé en vie ? Pourquoi continuait-elle de le trainer dans son sillage sanglant, l'obligeant à voir de ses yeux mortifiés les horreurs qu'elle commettait, le torturant aussi souvent que possible ? Une réponse commençait à lui venir à l'esprit : cela la distrayait. Ni plus ni moins.
Petit à petit, son esprit s'était métamorphosé, et son corps avait rapidement suivi. Pour le plaisir, Mandrak continuait à le traîner dans sa cage dont il n'était jamais sorti, mais il ne rechignait plus à dévorer avidement les morceaux de carcasses qui lui étaient jetés en pâtures, quand bien même ceux-ci bougeaient encore. Gimrik n'était plus.
Nécrøsis avait aisément conquis le comté de Dol'Valhar, et déjà des tombes gémissaient dans les cimetières de la plus proche cité humaine : Mikalsdorf. Les fossoyeurs et soldats ne surent vite plus où donner de la tête. Une hordes de goules avait ravagé la ferme d'un paysan, et nulle trace de celui-ci ou ses proches n'avait été retrouvée. Des chasseurs avaient été surpris par le brouillard en pleine journée, et avait aperçu une macabre procession de créature ni mortes ni vivantes, arpentant sans but apparent un sentier forestier. Un enfant fut kidnappé et les soldats emprisonnèrent ses parents, qui jusqu'à l'échafaud jurèrent avoir vus une créature ailée emmener leur fils.
Ces détails n'attisèrent pas la méfiance des ducs et duchesses, mais le comte de la proche Sylvanie ne fut pas dupe. Une délégation partie de Drakenhof, forte d'une dizaine de chevaliers aux armoiries écarlates, chevauchant de nuit et disparaissant durant le jour, fondit sur Mikalsdorf, ne laissant que mort et folie dans leur sillage.

Mandrak von Nécrøsis ne se présenta cependant pas aux émissaires de la nuit, et demeura insaisissable. Les kazstellans et leur sombre meneur exterminèrent nombre des créatures récemment acquises par Mandrak, sans jamais le trouver. Cela n'eut pour effet qu'attiser le courroux des envoyés de von Carstein, en particulier leur meneur. Pendant tout un hiver, les émissaires de Drakenhof sillonnèrent les forêts, abattant toute forme de vie et semant la morsure leur passage. Rien n'y fit. Il n'y eut pour conséquence que d'y avoir davantage encore de matière première pour le nécromant et alarmer Mikalsdorfs sur la présence de terrifiant faucheurs de vie. Le comte de Sylvanie s'empressa de rapatrier ses émissaires, qui revinrent à Drakenhof bredouilles.

Cependant, l'agitation ainsi créée avait forcé les dirigeants de Mikalsdorf à intervenir. Des groupes de mercenaires nains provenant de Karak Kadrin avaient été recrutés, et avaient suivis sans pouvoir intervenir les massacres. Mais le départ des kazstellans changea la donne. La première nuit succédant au départ des émissaires, un groupe fort d'une dizaine de guerrier fut attaqué, sans aucune somation. La lutte fut brutale, et le carnage à la hauteur de leur réputation. Nombre de goules et zombis périrent sous leurs haches. Cependant, face aux morts-vivant dont même les membres tranchés continuaient de ramper pour assaillir les mercenaires, aucune victoire n'était envisageable. Lorsque la lune fut au zénith, il n'en demeura qu'un, exténué. De nombreuses blessures étaient visibles sous sa tunique déchirée et sa cuirasse déformée. Cependant, la barbe poisseuse autant des fluides de ses victimes que de son corps, il leva une fois encore sa hache maintenant ébréchée en voyant s'avancer une sombre silhouette. Nécrøsis était en personne venu sur au combat. Derrière lui, trainant sa cage d'os brisés, une misérable créature difforme l'observait, les yeux injectés de sang.
Durant sa vie, et principalement cette nuit, il avait vu et affronté nombre d'horreur. Mais ce qu'il vit là le pétrifia. Cette créature était plus morte que vive, et pourtant dans son regard, il crut un instant déceler une innocence désormais perdue. Qu'était-il donc arrivé à cette malheureuse créature ?
- Désssire tu réellement le sssavoir ? Susurra Mandrak, lisant ses pensées.
Le nain secoua la tête, se reprenant, mais le danger était passé. Une foule de membres suintant et puant se saisirent de lui, et malgré ses efforts il fut mis à terre. Il pouvait sentir leurs doigts avides le palper, leur haleine fétides souffler sur sa peau et leur appétit sans fin prêt à se rassasier. Pour la première fois depuis bien longtemps il pleura. Son sang coula comme les mâchoires se refermaient, lui arrachant malgré ses efforts arme et protection. Implorant une fin rapide, il cessa finalement de lutter.
- Sss'est très bien, souffla à nouveau la voix maléfique comme soudain la marée s'immobilisait.
Il n'en crut pas ses yeux lorsque, lentement, ils reculèrent, formant un couloir entre lui et le nécromant, ainsi que son horrible familier. Le nain ne put que rester muet, une main posée sur sa gorge blessée. Quand bien même fut-il indemne, il serait resté pétrifié. Tout autour de lui, les morts-vivants semblaient retenus par quelques magie, les empêchant de se jeter sur lui. Repensant à ce à quoi il venait d'échapper, il eu un haut-le-cœur.
- Que désires tu ? Lui demanda la sombre apparition.
Il s'essuya barbe et lèvres du poignet. La voix tremblante, il répondit :
- Vivre.
Un sourire cauchemardesque s'étira sur le visage de Mandrak, révélant des canines sur développées. Le nain en eu la chair de poule.
- J'ai un travail à te confier, déclara le vampire, sans se départir de son monstrueux sourire. Sculpte un objet pour moi, et je te récompenssserais...
- Plutôt crever, crâcha-t-il dans un élan, osant un instant faire affront au nécromant.
Sans s'offusquer, le seigneur de la nuit balaya le champ de bataille ressemblant désormais davantage à un charnier. Le courage du nain vacilla quand son regard se posa sur ses compagnons.
- En es-tu sssûr ? Tes amis aimerais sssans doute pouvoir te conssseiller, qu'en penssses-tu ?
Tout en parlant, il tendit un bras vers l'un des cadavres, qui tressauta soudain. Le nain faillit tomber à la renverse, alors que les goules, les entrailles fumante du mort entre leurs crocs, avaient un sursaut de surprise.
- Je peut t'épargner sssela, reprit-il comme les nécrophages reprenaient elles leur funeste festin avec plus d'avidité que jamais. Tu es en vie. Pourquoi te mentirais-je alors qu'il est sssi fasssile de te tuer ? Sssculpte un objet pour moi !
Le nain se ragaillardit progressivement. Alors qu'il croyait tout perdu, qu'il avait renoncé à la vie, un échappatoire lui était offert. Dans sa jeunesse, avant de perdre sa femme et devenir mercenaire, il avait été ciseleur à Karak Kadrin, et ne se séparait jamais de ses outils. Nécrøsis lut son soulagement se dessiner lentement sur son visage, ainsi que la réponse l'accompagnant. Le nain ravalait sa fierté, et acceptait de le servir. Quel misérable insecte.
Mandrak tendit le bras, et le nain put enfin voir Le bloc. Celui-ci pulsait, émettant une lueur verdâtre qui lui hérissa les poils. Il frémit d'admiration, et il n'était pas le seul. La créature vautrée aux pieds du suceur de sang contemplait elle aussi la pierre lumineuse d'un air stupide, révélant ses dents brisées et suintantes.
- J'attends ! Cracha soudain Mandrak.
Ce fut comme un électrochoc pour le nain, qui s'ébroua, toute blessure oubliées, et constata que la marrée gémissante c'était reculée en lisière de la clairière où gisaient ses compagnons. Le cœur serré mais porté par l'espoir, il se précipita sur son sac et les mains tremblantes en retira ses outils de tailleur. Il se retourna et étouffa un hoquet. Mandrak était apparu dans son dos sans aucun bruit, alors que son hideux familier le rejoignait en gémissant, bavant sur son menton décharné. Mandrak lui brandit le bloc à hauteur d'yeux du nain.
- Taille dans la pierre un crâne parfait, et tu vivra, nain ! Gronda-t-il. Abime la, et je te ferais regretter l'éternité de n'être pas dès a présent dans l'essstomac de ssses immondissses !
Les yeux grand ouverts, tremblant de terreur, il ne put que hocher la tête, l'éclat de la pierre lui brulant les yeux. Son regard était plongé dans celui de Mandrak, et il pouvait y lire la haine infernale qui y faisait rage. Il ne s'agissait pas de menaces en l'air. Déglutissant, il leva lentement la main à la pierre, et le vampire la lui remis entre ses doigts poisseux. La douleur fut telle qu'il faillit en lâcher le bloc. Il aurait damné son âme que plonger le poing dans une forge incandescente aurait été plus clément.
- Au travail ! Rugit Mandrak.
En pleurs, le membre en feu, il s'agenouilla devant Mandrak, et calant dans la terre le bloc, se soustrait enfin à la douleur infernale. Là où sa peau avait été en contact avec le bloc, elle avait viré au noir, et il pouvait presque voir ses phalanges calcinées saillant en-dessous. Jamais il ne pourrait réaliser pareille chose. Mais la volonté de Mandrak von Nécrøsis était implacable. Il s'empara de son esprit, et par sa détermination de fer, plia le nain à sa volonté. Il se mit au travail.
Toute la nuit il s'affaira sur la pierre, l'ébavurant, la taillant et la creusant. Avec toute la science de sa race, le talent de ses ancêtres coulant dans ses veines et le pouvoir de Mandrak le poussant au-delà de la souffrance intenable qu'il éprouvait au contact de la pierre radiante, il sculpta.
Lorsque l'aube vira au violet, il parvint à lever un regard implorant au vampire. Chacun de ses doigts n'était que moignons sanguinolent et fumant. Les pointes de sa barbe crépitaient de pouvoir. Mais il y était parvenu.
Le crâne reposait là, entre ses genoux, les éclats fumants dans la fange, perdant lentement leur pouvoir. Mais le crâne, lui, irradiait plus que jamais. Ses dents impeccablement ciselées étaient ternis du sang du nain, dégoulinant des orbites vides creusés sur plus d'un pouce vers l'intérieur. La pierre c'était révélée pratiquement incassable, mais ses outils portaient les runes naines de tailleurs de Karak Kadrin. Ils s'étaient brisés, mais il avait néanmoins persévéré, pleurant eau et sang son malheur. Il fut incapable de tendre l'artefact ainsi forgé au seigneur de la nuit, trop épuisé physiquement et mentalement. Au fur et a mesure de son travail, il avait senti ses yeux le bruler, et désormais il ne pouvais voir que le crâne radiant. Sa tâche l'avait pratiquement rendue aveugle.
Sans un mot ni un regard pour lui, le vampire se pencha, et ses doigts blafards se refermèrent sur le précieux objet. Il le contempla en silence, les yeux écarquillés. Le nain osa lever la tête, et parvint à discerner, les yeux plissés et rouges de fatigue, le sourire satisfait de Mandrak.
- Sss'est très bien...susurra-t-il. Vraiment parfait...
La joie du nain fut sans commune mesure. Ses efforts n'avaient pas été vains. Il allait pouvoir vivre et retourn...
Le courroux du vampire s'abattit sur lui tel un ouragan. Gémissant pitoyablement, son familier fit un bond en retrait, terrifié. L'hémoglobine éclaboussa en cascade la pierre, jaillissant de la gorge déchiquetée du nain. La gueule grande ouverte, le vampire lui déchira artères et trachée à grands coups de crocs, s'éclaboussant le visage autant que la pierre irradiant de pouvoir qu'il tenait collée contre la plaie au flot sans fin. Les spasmes du corps du nains s'arrêtèrent brusquement lorsque sa colonne vertébrale céda finalement sous la mâchoire du mort-vivant, qui laissa retomber le corps flasque sur lequel se précipita la horde affamée. La tête méconnaissable du nain à la main, Mandrak se délecta de la surprise et l'horreur qui luisait encore dans les yeux de la vermine. La pierre luisait d'un éclat pourpre tellement elle s'était imbibée de coulée de sa gorge. Mandrak, la créature rachitique sur les talons, pénétra tranquillement dans la sombre foret, se léchant le menton sans cesser d'admirer son artefact de malepierre nouvellement créé. Il abandonna la tête à son familier qui s'empressa d'en gober des yeux encore tièdes, alors que goules et zombis se repaissaient du reste du corps...



Kaenur sentait le vent sur son visage. Ses vêtements trempés collaient à son corps. Un goût salé lui remontait les narines, tandis qu’il entendait le fracas régulier des vagues sur le rivage. Quand il se décida à ouvrir les yeux, ce fut pour voir un ciel gris et terne, qui le plongea dans une humeur maussade. Il connaissait bien cette émotion. Elle était courante, chez lui. Et elle était toujours suivie d’une humeur massacrante. Il la sentait déjà poindre en lui. Quel monde pourri ! Corrompu par les forces du Chaos, il avait perdu toute beauté. Il n’y avait que chez lui que Kaenur se sentait bien. Sa terre, celle de ses pères, défendue ardemment, au prix de tous les sacrifices ! Et cela faisait longtemps qu’il n’y avait été. Trop longtemps, en vérité…
Le paysage qui l’entourait était totalement différent de chez lui : la mer, agitée, était trop grise, brumeuse. Il apercevait une forêt au loin, qui semblait particulièrement sombre et repoussante. Bien loin des forêts de Naggarythe, autrefois si belles, chaleureuses, et, bien que fournies, elles laissaient passer des rayons de soleil par endroit, rendant chaque moment en son sein un instant magique. Mais elles avaient souffert de la cruauté des Druchii. Ils les avaient brûlées afin de chasser les siens qui s’y étaient réfugié. Immondes traîtres, dépravés et sadiques, leurs « sombres cousins », comme les appelaient les humains, qui n’ont jamais été bien loin de l’erreur, mais qui dans ce cas avait dépassé tout ce que Kaenur croyait possible. « Sombres cousins » ! Tssss... On ne pouvait pas être plus différent qu’un Druchii et un Asur. Les humains, et leur bêtise… Et c’est en eux que les Asurs doivent fonder leurs espoirs ? Mais comment peuvent-ils y croire ? Ils ne sont qu’une bande de barbares, rustauds et maladroits. On dit même que certains utilisent des armes de Nains. Non, ils n’apporteront rien de bon au Asurs. Ces derniers devraient s’en sortir seuls. Et Kaenur ferait tout pour les aider. Il doit accomplir sa mission. C’est leur dernière chance. Ils ne pourront pas contenir les assauts du Chaos bien longtemps. « Les Humains nous aideront », prétendent certains optimistes… Du vent ! Ils nous aident autant qu’ils aident l’ennemi ! Combien des leurs rejoignent les rangs chaotiques ? Combien succombent à l’appel des Dieux Sombres ? Ils sont faibles, et ont l’arrogance d’appeler leur territoire misérable un Empire ! Cet Empire n’est rien comparé à celui qu’Ulthuan s’était forgé au cours des siècles ! Des routes maritimes gigantesques, qui vont du Levant au Ponant ! Des cités somptueuses, éclatantes de blancheur, dominant les environs du haut de leurs tours effilées qui perçaient l’horizon, guidant vers des jardins fleuris, des places pavées, des théâtres majestueux, tel un phare indiquant le chemin de la civilisation aux égarés. Et tout s’est effondré. En une période si rapide qu’on ne sait si elle fut d’une minute ou d’une heure. La Déchirure ! Les Asurs ont perdu tout ce qui leur restait ce jour-là ! Trahis par une grande partie des leurs, abandonnés par d’autres. Tout a disparu. Ulthuan n’est aujourd’hui que l’ombre de ce qu’elle fut. Peut-être même moins. Et quelque chose s’est brisé dans le cœur de tous les Asurs ce jour là. Certains ne sont devenus que des coquilles vides, qui ont perdu l’énergie pour tout reconstruire. D’autres se sont emplis de haine, mais la mûrissent au plus profond de leurs âmes, attendant un événement quelconque qui ne surviendra jamais. Ils restent là, inactifs, dans l’expectative. Quelle déchéance ! Quelle … tristesse. Heureusement certains Asurs ont encore les forces de se battre, mais beaucoup les gaspillent dans des guerres inutiles, que l’on ne peut que perdre sur le long terme. Un effort louable, mais futile. Les derniers enfin, une minorité, ont décidé de se battre pour restaurer l’âge d’or des Asurs. La Quête de la Nouvelle Aube…
Soudain Kaenur fut tiré de ses pensées. Il ressentait un besoin pressant de se diriger vers le Nord. Une direction l’attirait irrésistiblement sans qu’il ne sache pourquoi. Il ne connaissait même pas la région ! Cet attrait diminua aussi soudainement qu’il était venu, mais il demeurait clair dans son esprit. Intrigué, il décida de se mettre en route.





Bodork était assit sur son trône.
Ça faisait trois jours qu’il n’avait pas quitté le village avec sa tribu pour chasser de l'elfe sylvain, avec à leur tête son pire ennemi Eltarios.
Faut dire que depuis qu’il s’était autoproclamé Seigneur des Collines désolées, il avait chassé tous ennemis de la zone, même ces mystérieux elfes sylvains qui étaient sortis de leur forêt pour quelques raisons inconnues.

Ses orques s'impatientaient. Et quand il s'impatientaient, ils se battaient entre eux. Et Bodork réglait ça à coups de boules.
En tant qu’orque noir, il détestait indiscipline mais il commençait à lui-même ennuyer.

Soudain, un orque à moitié nu déboula dans la tente de Bodork.
Y s’agissait de Rashgaz, un des trois chamans « conseillers » du puissant chef :

« Chef ! Chef ! J'é trouvé un truk ! J'é rêvé de que'k chose !
-Bon, d'jà tu va t’calmer, ch'ui pas d’humeur a supporter tes kris.
-Alors voila… Y'a Gork et Mork qui son v'nus m’kauser dan mes rev’s.
-Enkor ?' T’fou pas d’ma gueul'! La dernière fois qu'on m’a dit ca, c'été pour m'fair cherché un kaillou kon ma di k'il été magik qui noua vé servi a keudal é ka boumé la moitié d'mon coin ou cé kya mé gars! »

Le caillou en question n'était en fait une pierre gardienne des elfes.
Mork (ou peut-être Gork) avait dit à Zakou, un autre chaman, d’aller chercher cette pierre pour la retailler à l’effigie des dieux.
Mais Zakou tenta de la tailler avec de la magie au milieu de la place du village, ce qui eu pour effet de provoquer un retour d’énergie de la pierre gardienne qui fit sauter la moitié des bâtiments à proximité, sous les rires imbéciles des spectateurs peaux vertes.

« Mé là c’est différant ! Dit alors Rashgaz.
-Et en quoi sa s'rait différant ?
-Y s’agit eu'd faire d'venir’ les z'ork maitre du monde. »

Bodork réfléchissait.
Oui, réfléchissait.
Cela pouvait paraitre étrange pour un orque, mais les Collines Désolées, ce massif rocailleux proche des Collines Hurlantes était couvert fréquemment d’un brouillard vert étrange et ce depuis des siècles, depuis la sombre nuit « Du Crachat d'Morrslieb » où de la pluie de malepierre liquide tomba.
Ce brouillard faisait muter tout les êtres vivants, si bien que, la zone était infestée de mutants et d’horreurs chaotiques.
Cependant, le mal semblait depuis toujours ne pas affecter les peaux vertes.
Ou du moins de la même façon que les autres races. Les peaux-vertes devenaient plus intelligents.
Bodork en premier.

C’est ce qui les avait poussés à devenir sédentaire et fonder le début d’un empire de peaux-vertes, dont le début serai le village de Bodork.
« Parl’ ! Ekespose plus’ ta vizion…
-Ecoutez chef…. Vous z'allez trouver ca bizar’, mé il nous ont demandé de changer nos kostum’ et d'servir’ la plu grand’ Waaagh ! Eu'd tout les temps qui s’prépar'.
-Kel' kostum’ ?
-D'ja fô qu’vous changiez d’armur ‘, et k'on r'peintur' not équip'ment en mô've, jô'ne et blheu. Mé y z'ont ôssi dit k’on dvé quitter les k'ollines pour z'aller a Mordaïme, la ville k'assée des z'homm'.
-Et pour'koi faire ? Et pour'koi enlever mon armur’ ?»

Bodork était anxieux.
Son armure magique il l'aimait. Elle avait été forgée par des nains a l'origine, mais fut capturée et réadaptée à sa taille. Elle le protégeait de tout, ou presque.

« N’vous ink'iètez pô' ! les dieux z'y m'ont dit qu’vous aurez une nouvel’ armur’ magik'. »

Ziiiiiooooooopscch ! Blam Dong dong dong…..
A peine le chaman avait-il fini sa phrase, que se matérialisa dans un grand flash vert et avec grand fracas, entre Rashgaz et Bodork, un amas de métal.
Méfiant, Rashgaz s’approcha et souleva l’amas de métal, qui était en fait très léger. Il s’agissait d’une armure très étrange, couverte de grandes piques dans le dos.

« Tu dizais donk' vrai ! Souffla Bodork émerveillé.
Prépar’ tes z'affair' et dit aux Boyz k’on va bientot s’marrer !
On va a Mordaïme ! »



La malepierre. Elle était leur origine, leur vie et serait leur mort. La chance avait voulue qu'ils se trouvent près de la surface lorsqu'elle celle-ci y avait plut. Retroussant ses babines humides, il tâta avec respect les fragments que contenaient sa besace. Le haut-prophète du clan serait satisfait. Mais Skrash désirait davantage.
Devant lui sa poignée de guerriers reniflait le sol et fouillait les tombes défoncées de l'intérieur. Mais Skrash n'avait pas besoin comme eux de se baisser pour sentir ce qui était si évident : une poussière de puissance planait encore ici, bien qu'aucun fragment conséquent ne soit présent en ce lieu.
A son côté, son adepte assigné par le haut-prophète faisait frémir ses moustaches. Il flairait également la pierre, selon toute évidence.
- Nous nous mettons en chasse, articula Skrash dans leur langue composée de couinements en feulement incompréhensible aux autres races. L'objectif a été volé.
- Il était temps, lâcha l'adepte assassin en reniflant, ses pattes antérieures posées sur ses hanches où pendaient les fourreaux de ses dagues.

Mandrak humait l'air nocturne, ses narines pourtant immobiles. Aucune inspiration n'agita sa poitrine. L'air puait l'humus. Il sentait aussi la cendre, le chaume, le sang... lentement, un sourire macabre se se peignit sur ses traits. Avec une coordination sans faille une multitude des créatures s'avancèrent sur l'allée principale du village, trébuchantes, claudicantes, mais animées d'une volonté sans failles. D'un mouvement paisible le seigneur de la nuit enjamba le cadavre égorgé et exsangue du garde-porte de Stalimvil. Aussitôt la créature voutée sur ses talons se précipita sur le corps, y fourra son visage. La carcasse remua comme il s'acharnait à en arracher les entrailles à grand coups de dents, la face maculée de pourpre.
La marée de morts-vivants se déversa dans le village. Les revenants entraient dans les maisons d'un pas mal assuré, et peut après résonnaient à l'intérieur les cris d'horreur et d'agonie comme une femme, un fils, se réveillait en panique pour voir un proche parent ou amis se faire dévorer vivant. Griffant les murs, les goules escaladaient les murs et pénétraient dans les bâtisses directement par les fenêtres, portant la chair tiède de nouveaux-nés ou adolescents à la leur crocs. Au milieu de l'allée se promenait le responsable de l'orgie de sang, avançant paisiblement au milieu des cris et gémissements. Au centre du village, au pied d'un arbre mort au tronc noueux, il rejeta en arrière la cape usée prélevée sur l'une de ses créations, et leva le crâne lumineux, se plongeant avec délectation dans son regard vide. La pierre l'avait ramené à la vie une seconde fois, et il saignerait cette terre en l'honneur de celle-ci. Il resta un long moment en contemplation, le chaos l'entourant se calmant progressivement comme les villageois passait de vie à trépas, avant de finir dans l'estomac des zombis pourrissants. Trainant une poignée d'entrailles odorantes derrière lui, le familier vivant vint s'assoir à ses pieds pour déguster son trophée.
Mais Mandrak se détourna un instant de l'artefact, un sourcil froncé. Quelques mouvements rapides l'avertirent au dernier moment, et d'un cri de rage il déploya un champ d'énergie verdâtre, puisant dans la magie du crâne. Les projectiles s'y écrasèrent lamentablement avant de tombé dans la boue, effrayant le chétif nécrophage qui vint se blottir contre la cape de son maître. Les crocs apparents et ses yeux rouges lançant des éclairs, le Nécrøsis avisa les silhouettes évoluant sur les quelques toits à double étage du village. Une multitude d'yeux également rougeoyants le scrutaient avec colère.
Il leva haut le bras, la malepierre étincelant alors qu'il formulait son invocation de sombre pouvoir. D'une animation commune, les morts-vivant infestant tout le village se détournèrent de leur festin morbide, les cadavres mutilés se levant à leur tour pour leur emboiter le pas, et affluèrent vers le cœur du village et ses plus imposant bâtiments. Les rares personnes encore en vie virent le cauchemars sortir de lui-même par portes et fenêtres des habitations, encore pétrifiés par la terreur.
Skrash contemplât de ses yeux ébahit ce que ce cadavre ambulant détenait à la main. Sans nul doute il aurait le pouvoir de détrôner le technomage du clan Keare avec un tel objet de pouvoir, et peut-être même intégrer le prestigieux clan Skryre ! Sans hésitation, il porta la poigne à sa bourse, et fit rouler les pierres de pouvoir dans sa paume. Comme elles semblaient ternes en comparaison au crâne irradiant de pouvoir ! Ses moustaches frémirent d'excitation, et un frisson le parcourut du museau au bout de la queue, celle-ci ondulant d'impatience dans son dos. Il aurait le crâne, coûte que coûte.
D'un geste, l'adepte lança les guerriers à l'assaut, alors que les rues en-dessous semblaient s'animer comme lors de nuits de fêtes, macabre parodie des événements passés. Les hommes-rats dévalèrent les murs à la verticale, se jouant de la gravité. Des goules putrescentes jaillirent soudain des fenêtres, agrippant les Skavens avant de les entraîner dans leur chute, en un déluge de crocs, de griffes et de fourrures. Les premiers atteignirent rapidement le sol, et ondulant entre les lents mort-vivant de mouvements vifs, se frayèrent un chemin en direction du vampire.
Après un renâclement de dégoût, l'adepte assassin lui même se résolut à prendre part à la bataille. Il bondit souplement du toit de chaume, entraînant un frère et l'un des répugnant cadavres animés jusqu'alors en lutte verticale dans sa chute. Tenant ses dagues aux poings et à la queue, il entreprit de mutiler les corps, tranchant la chair décomposée et arrachant à grands coups de crocs les têtes des créatures.
Skrash puisa dans la force des pierres et, indiquant de son doigt griffu le vampire qui ne s'était pas déplacé, projeta un rayon d'énergie verdâtre, les fragments de malepierre s'échauffant contre sa peau. Mais levant l'imposant bloc, Mandrak intercepta le rayon qui fut proprement absorbé par le crâne qui fusa de plus belle. Il en feula de frustration, sa fourrure d'un brun sombre se hérissant de colère. Le sorcier tira d'une seconde besace son poignard gravé de rune au nom du Rat Cornu, et s'entaillant la queue, aspergea les pierres qui burent son sang sombre alors qu'il levait de nouveau la patte. Une dizaine de rayons fusèrent cette fois.

Ce sorciers agaça rapidement Mandrak lorsque les rayons percèrent son bouclier radiant, trouant le sol autour de lui. Terrifié par le duel magique, la créature lui servant de familier s'était réfugié dans ses jambes, se collant à lui. Il la chassa d'un violent coup de pied, l'envoyant rouler prêt de la mêlée en gémissant, où elle resta inerte.
Les traits déformés par la rage, il brandit le crâne lumineux. Animé d'une sombre magie, ses dents de malepierre s'écartèrent en grinçant, et ce fut une pluie de rayon vert incandescent qui jaillirent en direction de la vermine. Apeurée, celle-ci disparut aussitôt à sa vue comme les restes de son sort criblaient le bâtiment, y laissant de profonds impacts cernés de cendres. Aussitôt une multitude de goules en émergèrent et se ruèrent à l'assaut du toit en bavant d'impatience. Il reporta son attention sur la bataille. Les rats taillaient ses zombis en pièces, mais pour chacun de ses pions perdus, deux nouveaux surgissaient en gémissants, alors que le corps du premier tentait d'entraver la vermine depuis le sol. Uns par uns, ils se faisaient dévorer.
Satisfait, Mandrak se détourna, faisant un pas en direction d'une ruelle au nord, et s'immobilisa de stupéfaction. Une unique forme le fixait avec un calme désarmant. Le nécrøsis plissa les yeux de colère. Sous son armure écarlate gothique où était incrustées nombre de pointes, un autre seigneur de la nuit le jaugeait. Il raffermit lentement sa prise sur le crâne, et le chevalier dégaina une lame de son fourreau en écartant son écu siglé. Ses yeux brillant sous son casque orné d'ailes d'acier, le kasztellan bondit en avant. Sa cape miteuse claquant dans son dos, Mandrak s'élança à sa rencontre, serrant dans sa main droite le crâne de malepierre.

Avant d'être enfin au corps à corps il bondit lestement sur le mur longeant la partie droite de la ruelle, et comme l'autre vampire plantait un pied dans la fange pour s'immobiliser dans son élan, il lui sauta à la gorge. D'une vitesse inhumaine le chevalier pivota sur son bassin, et le Nécrøsis heurta l'écu lisse, glissant sur celui-ci et glissant au sol dans une projection de boue comme la lame sifflait au-dessus de lui, tranchant dans le tissu de sa cape. En un éclair il fut debout et percuta le combattant en armure déséquilibré par sa rotation et son violent moulinet. Celui-ci tituba en arrière, se tournant de nouveau face au premier vampire, plus agile, qui de nouveau tentait de se faufiler à l'opposé de son épée. Il fit volte-face, sa lame cinglant l'air face à Mandrak qui dut se jeter en arrière afin de passer sous l'épée. Mais celle-ci ondula soudain d'une magie perverse et mordit son épaule gauche, le jetant au sol.
Il roula au sol, serrant ses dents et s'entamant les lèvres. Le chevalier se précipita sur lui, et toujours au sol, Mandrak tendit son bras valide, sa main au doigts refermés sur le crâne s'illuminant sous la lumière de celui-ci. Plusieurs traits lumineux fusèrent, percutant de plein fouet le chevalier en armure écarlate. Des pointes d'acier volèrent et tout un coin de son écu se couvrit de cendre, mais aucun tir mortel ne le toucha. Il abatis sa lame comme Mandrak levait désespérément le crâne.

La mâchoire du cadavre ambulant se refermant sur l'oreille de Skrash sur laquelle il s'acharna. Dans une giclée sombre, celle-ci se déchira. Il poussa un glapissement de douleur. Arquant le dos, il enroula soudainement sa queue autour du cou du mort-vivant mastiquant sous organe auditif, et le délogea de son dos, ses griffes laissant plusieurs sillons sanglant sur les flancs couverts de fourrure du skaven. Crachant des sonorités discordantes, il se retourna brusquement et colla sa paume ensanglantée contenant les pierres sur le front d'une seconde goule. Il y eu une explosion de lumière verte, et celle-ci bascula dans la rue, répandant sa cervelle poisseuse. Mais trois autres encore lui faisaient face, leurs dents ébréchées dégoulinantes de bave. La chair pourrie se décollant de leurs os défendit le skaven de tenter de les mordre de ses crocs aiguisés. Un frisson de répulsion parcourant sa fourrure, il fit volte face et bondit lestement de l'autre côté de la rue, plantant ses griffes dans la chaume et ses pattes antérieures patinant dans le vide. Péniblement il se hissa et, se redressant vivement, avisa les trois créatures sautant dans le vide à sa poursuite. Il regretta un moment que l'adepte n'ai pas laissé quelques guerriers à ses côtés, avant de bondir avec agilité de toit en toit, se fiant à son flair pour retrouver le porteur du crâne.

La frêle créature se recroquevilla lorsque deux corps enlacés lui roulèrent dessus, chacun cherchant à mordre l'autre, amas confus de bras et de fourrure. Le rat géant planta ses crocs dans la gorge de l'autre, avant de le sectionner le cou d'un mouvement vif de ses incisives, s'aspergeant de fluides coagulés. Le museau trempé d'hémoglobine noire, il tourna son regard fou vers le familier terrifié. Retroussant les crocs, il agité la queue et la souleva de terre d'un coup de patte, lui lacérant l'abdomen. Voyant la créature voutée inerte au sol, il se redressa, satisfait, avant de se ruer à nouveau dans la mêlée.

La lame ensorcelé et le crâne de malepierre se percutèrent violemment, grésillant d'étincelles lumineuses. Serrant les crocs, tout deux concentrèrent tout leur pouvoir sur leurs artefacts respectifs. La lame se teinta progressivement de vert clair en partant de la pointe, alors que le crâne pulsait toujours plus puissamment de sa lueur jaune-vert. Soudain dans un grand éclat de lumière, les deux objets se repoussèrent. Le chevalier recula, secoué, le poignet d'épée tremblant. Ignorant la douleur engendrée à son avant bras, Mandrak bondit sur ses pieds et, bondissant, frappa son écu du crâne qui sembla hurler d'un rire lugubre. Une nouvelle explosion retentit alors que l'écu fumant retombait derrière le kasztellan sonné qui s'adossa au mur pour ne pas s'effondrer. Continuant sur son avantage, le Nécrøsis plaqua le poignet d'épée du chevalier au mur, et lui planta le crâne jubilant contre le casque qui vola en éclat. L'autre poussa un hurlement étouffé et tout son corps s'agita un instant tendit que le bloc de malepierre lui labourait le visage à grand coup de dents, s'enfonçant dans la sphère d'acier. Le corps affaissa brusquement, mais Mandrak continua d'enfoncer la pierre avide, de l'hémoglobine et de la cervelle lui jaillissant sur le poignet et coulant le long de son bras. Avec un soupir de satisfaction il retira la pierre, et le corps s'effondra misérablement. Son épaule se refermait déjà.
Soudain un feulement lui fit faire à nouveau volte face. Dans un grand fracas, un nouveau chevalier en armure à pointes plaqua au sol l'un des rats géants qui geignit de surprise, coupé en plein élan. Dégainant deux épées, il l'éviscéra sans une hésitation et le jeta au loin d'un coup de botte. Le regard fou sautant de détail en détail, il dévisagea le cadavre de son compagnon et son assassin. Plissant ses yeux sombres et dardant une longue langue le long de ses crocs, il articula d'un voix rauque :
- Mandrak !
Le Nécrøsis ne put retenir un sourire de se dessiner son son visage blafard.
- Ainsi Vlad a parlé de moi à ssses chiens de chassses, déclara-t-il en faisant sauter du sol l'épée ensorcelée d'un mouvement rapide du pied.
Il s'en saisi habilement, mais garda néanmoins la pointe vers le bas, le crâne aux mâchoires refermées pulsant dans sa main droite. L'autre grogna comme une bête sauvage, une lueur maléfique dans le regard, ce qui fit sourire le ressuscité. Derrière lui la bataille semblait finalement terminée. Il entendait les fourrure les vermines craquer comme ses mort-vivant s'arrachaient les cadavres à dévorer.
- Je vais te renvoyer là où le maître lui-même t'a expédié, menaça le chevalier de sang en levant ses deux lames.
- L'abyssses n'a pas voulue de moi, répondit Mandrak en levant son épée, le bras plié et prêt à projeter sa magie. Le pouvoir afflue toujours à ssseux qui le méritent, affirma-t-il en faisant crépiter le bloc de malepierre.
L'autre ricana. Les morts-vivants approchèrent « discrètement » dans son dos, se traînant avec peine. L'affrontement avec les skavens en avait abimé une bonne partie, estima silencieusement Mandrak, mais ils pouvaient encore être suffisant.
Alors même qu'il pensait cela, il entendit dans son dos le bruit d'une lame que l'on tire de son fourreau. Ou pas...
- Tu dit vrai, Nécrøsis, répondit le chevalier aux deux épées. C'est pourquoi je vais pouvoir m'accaparer ce que tu as là une fois ta tête aux pieds du maître.
- Tu trouveras sssela plus fasssile à dire qu'à faire, chien des Carstein ! Cracha-t-il.
L'autre le prit alors de court, partant d'un rire dément, la gorge déployée et ses crocs surdimensionnés largement visible. Toute créature vivante l'entendant se recroquevilla. Folie et meutre allaient mains dans la mains dans ce rire.
- Pauvre ignorant, je suis Konrad von Carstein ! Le..
- Le toutou de Vlad, coupa Mandrak. Qu'es-tu venu faire isssi ?
- Je suis venu chercher ta tête ! Cracha-t-il, sa fierté blessée. Après je ramasserait ce que tu tiens là qui accompagnera le bien du maître !
- Quelle livraison ? Tenta de le questionner le vampire acculé, sentant les autres chevaliers en armure dans son dos prêts à lui bondir dessus.
- Crois-tu que ce que tu tiens à la main soit le seul fragment de malepierre tombé il y a peut ? Pauvre ignorant ! Ce n'est là rien, rien !
Il leva ses lames pour charger quand soudain une imposante forme le renversa, toute en fourrure et en muscles, ses crocs et griffes raclant contre l'amure de Konrad.
- Pierre pour moi ! S'écria une voix aiguë dans une averse de rayons verdâtres.
Les chevaliers eurent un instant d'hésitation devant le barrage du sorcier skaven, mais pas Mandrak. Protégé par le bouclier du crâne, il pivota, et la lame ensorcelée au poing, bondit sur le toit opposé au sorcier. Celui-ci feula en le voyant s'échapper, sa queue ondulant de colère. L'ignorant, Mandrak jeta un œil à Konrad. Il était plaqué au sol par le Skaven éventré plus tôt, son ventre gonflé d'où débordait un monticule de chair bouffie n'existant pas auparavant. De la bave mousseuse dégoulinait de sa gueule agrandit. Ce sorcier savait utiliser la malepierre à bon escient. Mais cet imbécile avait mentionné un fait intéressant : un gros gisement de malepierre se trouvait visiblement quelque part dans la région, non loin. Il lorgna le sorcier feulant de rage, les chevaliers se dispersant pour les attaquer, eux et aberration affrontant Kondrad. Une idée lui vint soudain.
Puisant dans le crâne, il se propulsa de l'autre côté de la rue, et avant que Skrash ne réagisse, le frappa au crâne du pommeau de son épée. Celui-ci s'effondra comme masse au pied de Mandrak, qui fit face au premier chevalier, et d'un rêver de l'épée, le fit dégringoler du toit. Les morts-vivant submergèrent soudain le combat entre Konrad et l'abomination, et les chevaliers hésitèrent entre leur donner la chasse et prêter main forte à leur meneur. Ce fut un temps suffisant pour que le Nécrøsis disparaisse, emportant le corps de fourrure innanimé.



Kerrhog resserra sa prise sur le manche de sa hache et s'autorisa un bref coup d'œil à la plaie béante qui lui entaillait le flanc gauche. La blessure était profonde, mais certainement pas mortelle. Pas à court terme en tout cas.
Un hurlement guttural, immédiatement suivi par le fracas de sabots galopant sur le sol détrempé de la clairière, le ramena à des préoccupations plus pressantes. La tête de la cognée de son adversaire décrivit un arc dans les cieux assombris par la tombée du jour, et l'aurait certainement coupé en deux s'il n'en avait détourné la course d'un revers du lourd couperet qu'il maniait de la main droite. Malgré tout, la force du coup le repoussa de quelques mètres en direction du brasier qui rugissait au centre de la clairière. Kerrhog reprit son équilibre et se remit en garde, un rictus de haine défigurant ses traits bestiaux. Face à lui, Barskhar, le Wargor du clan, moulinait l'air de sa gigantesque hache, sa lourde respiration se condensant en nuages de vapeur derrière son heaume de fer. Autour des deux combattants, les guerriers de la bande poussaient des cris d'encouragement, leurs voix bêlantes résonnant lugubrement sous les lunes. Aux oreilles de Kerrhog, cette clameur avait un goût amer. Beaucoup trop de bons combattants étaient morts durant la dernière attaque futile de Barskhar. Les humains les avaient attendu dans le village, en nombre et bien armés. La charge de la tribu s'était terminée sous une grêle de balles, forçant les rares survivants à se replier dans les bois. Malgré tout, Barskhar s'était vanté d'une grande victoire, comme à son habitude. Kerrhog avait jugé que le temps était venu de défier le vieux chef, blessé durant l'assaut comme beaucoup de guerriers. Il savait que le Wargor restait un adversaire redoutable, mais lui était sorti indemne de la bataille, et pareille opportunité ne se reproduirait peut-être plus.
Une nouvelle fois, les deux combattants se ruèrent l'un sur l'autre, leurs armes s'entrechoquant dans un vacarme indescriptible, et encore une fois, Kerrhog dut rompre l'échange avant que la hache de son adversaire ne le décapite. Malgré tout, il décelait les premiers signes d'épuisement chez le vieux guerrier, dont les attaques se faisaient plus lentes et moins précises. Comme pour confirmer cette impression, Barskhar secoua violemment la tête, comme pour chasser des visions d'ivresse. Tout en gardant son adversaire à distance, Kerrhog commença à décrire un cercle autour de la clairière, jusqu'à se retrouver dos au brasier qui nimbait la Pierre des Hardes de lueurs fantastiques. Il abaissa exagérément ses armes dans une attitude de mépris et, après s'être profondément raclé la gorge, envoya un crachat s'écraser aux pieds du Wargor. Ce dernier hurla de rage et se rua sur son rival, l'arme haute. Kerrhog le laissa approcher, armer son coup et frapper, la hache de Barskhar décrivant un arc fulgurant en direction de son torse. Au dernier moment, il se jeta en arrière, droit dans les flammes qui léchaient la pierre sacrée. Ignorant les brûlures, il prit appui sur cette dernière et se détendit comme un ressort, tête en avant. Barskhar, pris de court par la manœuvre de son adversaire, s'était laissé emporter par l'élan de son coup, et ne put éviter le choc qui l'envoya voler à travers la clairière sous les rugissement enfiévrés de la harde. Avant qu'il n'ait pu se relever, Kerrhog était déjà sur lui, la hache levée. Dans un brame de victoire, il abattit son arme sur son ennemi, savourant le contact de la lourde lame avec la chair du chef déchu. Son cimeterre suivit le même chemin, puis à nouveau sa hache, jusqu'à ce que les hurlements de douleur de Barskhar deviennent des gargouillis étouffés, puis cessent tout à fait.
Épuisé par cette débauche d'énergie, Kerrhog laissa un moment grisant passer pour reprendre son souffle. Ça y est, il était le chef de la harde! S'appuyant sur ses armes, il se remit debout, et, renversant sa tête cornue en arrière, hurla sa victoire aux cieux. Autour de lui, les guerriers s'étaient déjà précipités sur la dépouille de Barskhar, prêts à le dépecer pour se nourrir de sa chair, mais Kerrhog les écarta sans ménagement. Avant que le festin ne débute, il avait une dernière tâche à accomplir. Saisissant sa hache à deux mains, il l'abattit de toute sa force sur le cou de son rival, le sectionnant dans l'écœurant craquement des vertèbres brisées. Il leva son trophée au dessus de sa tête et proclama encore une fois son triomphe, constatant avec satisfaction qu'aucun guerrier n'osait soutenir son regard. Seul Morkhag, le chamane du clan, s'y risqua, son expression indéchiffrable derrière l'ombre projetée par sa lourde capuche. D'un pas décidé, Kerrhog se dirigea vers le brasier, la tête de Braskhar toujours en main. Arrivé devant le feu, il dépouilla cette dernière de son heaume d'acier noirci et s'en revêtit, scellant ainsi sa domination sur la harde. Une dernière fois, il contempla le visage de celui qu'il avait craint pendant toutes ces années, figé dans un rictus de douleur par la mort, puis lança son trophée dans les flammes. Lorsqu'il se retourna vers ses guerriers, ceux-ci l'acclamèrent, scandant son nom pendant qu'il se dirigeait vers la dépouille du chef déchu. Morkhag était agenouillé aux côtés de cette dernière, et se leva quand le nouveau Wargor fut assez prêt, le cœur du mort dans sa main griffue. Kerrhog se saisit de l'organe sanguinolent et l'engloutit d'un coup, sous les acclamations de sa bande.
"Kerrhog! Kerrhog le Brûlé!" criaient-ils, et ce surnom lui plut.
Le chamane l'entraîna ensuite à l'écart des guerriers affairés à découper la carcasse de Braskhar pour inspecter ses blessures. Après avoir suturé la plaie avec des tendons, il y apposa des herbes tirées de sa sacoche et les maintint en place avec un bandage crasseux.
« Tu seras bientôt guéri si les Dieux le veulent. » dit Morkhag en reculant pour contempler son ouvrage.
Kerrhog grogna une réponse inarticulée et fit mine de se diriger vers le festin, mais le chamane n'en avait pas fini.
« Où nous mèneras-tu maintenant, Kerrhog Wargor » questionna l'oracle « maintenant que tu es chef? Nous vengerons-nous des humains? »
Kerrhog sut que le chamane cherchait à le tester, et il choisit donc soigneusement ses mots.
« Je ne suis pas comme Braskhar, stupide et vantard comme un Ungor. Trop sont morts pour nous venger tout de suite. Partir maintenant. Trouver du butin, trouver des guerriers. Prouver ma valeur aux Dieux oui. Revenir plus tard quand nous serons fort à nouveau. Et puis vengeance, oui, vengeance. »
Le Wargor sut qu'il avait bien répondu, même si le visage de Y resta impassible, comme toujours.
« Alors, où nous mèneras-tu, Kerrhog Wargor? » redemanda le chamane.
« Nous irons à la ville des Dieux, la ville détruite des hommes. Beaucoup de guerriers à recruter, beaucoup de butin à voler, beaucoup d'ennemis à tuer oui. » répondit Kerrhog. « Nous irons à Mordheim. »





Le départ était imminent.
Bodork avait vêtu sa nouvelle armure. Elle lui sembla bien moins confortable que la précédente, certainement à cause de l’habitude.
Il avait fait son balochon « Al’ arach’ » tant il était pressé. Il l’avait mis sur son épaule au bout d’un bâton.
Il contenait un peu de viande de squig, d’auroch, et d’elfes (parce que c'est une viande ké bonne !), ainsi que son ancienne armure, afin de pouvoir l’avoir si la nouvelle n’était à la hauteur.
Il empoigna ses armes, et se retourna vers les autres orques qui se préparaient aussi. Il avait « convié » à sa quête ses meilleurs orques, mais laissait le reste des troupes sur place ainsi que Kurk, le chef « remplaçant » à leur tête pour défendre le village en son absence.
Rashgaz lui avait expliqué les tenants et les aboutissants à leur voyage à la cité maudite. Leur but était de récupérer une pierre cachée, un bout de la chose « k’est tombé du ciel là bas».
Cette pierre, extrêmement dangereuse, possèderai le pouvoir de rallier n’importe qui, de n’importe quelle race qu’il soit, a la cause de son porteur.
C’est la légendaire « Pièr’ eud’karissm’ »

Les dieux ont été clairs. Il fallait se fier pour trouver le chemin, à une créature mystique célèbre dans les légendes peaux-vertes : Le Grand Shadock Ardent, avatar de la furie de la waaagh !
Il dirent aussi « k’un grand pouvoâr se lève » et que « l’temps dé zom est terminé, l’temps d’la Fowaaagh ! est arrivé » et enfin que « sui ki port’ra la pièr’ eud’Karissm’, l’aura pour lé gouver’né tous, et dans le Grand vert, les lié ! »

Bodork préparait son baluchon, et avait devant lui l’étendu de sa collection d’objet précieux. Parmi se trouvaient divers choses plus on moins utiles.
On y voyait de gauche à droite, un vieux tromblon rouillé et hors d’usage, ses réserves de dents (sa richesse personnelle), un sac avec des petits os gravé dont Bodork n’avait jamais compris l’utilité, un instrument de musique étrange (un akordéon), un casque impériale, un tas de petit trophées récupérés sur les elfes sylvains, et surtout un vieux bock de bière poussiéreux, portant des runes assurément naine.

Notre seigneur cherchait à savoir si leur présence était indispensable au voyage à venir.
Il pris immédiatement le sac de dents, pour ne pas qu’on lui vole pendant son absence, et s’aperçut qu’il n’avait plus de place que pour un seul objet. Après un rapide examen, il prit le bock.

Ce bock, il l’aimait bien.
Il l’avait trouvé dans un vieux hall abandonné sous la colline voisine.
Abandonné, pas tellement que ça ! Il avait dû nettoyer la zone des horreurs naines mutantes qui occupaient la zone.
Le hall ressemblait désormais plus à une grotte, et ses occupants devaient être les nains qui se trouvaient dans la zone il y a longtemps, lors du crachat de Morslieb.
L’un d’eux, était tous aussi fou et agressif que les autres, mais semblait physiquement avoir mieux tenu le coup face aux mutations.
C’est ce nain, qui portait sur lui la chope luisante.

Bobork avait fini de se préparé, il dit alors :
« Cé bon ! On n’y va chui pré ! »

Les orques, armés jusqu’aux dents, quittèrent le village par la grossière porte de bric et de broc faite dans le mur qui entourait la ville, et marchèrent pendant une heure dans les collines, se filant parfois des coups de pied et se chamaillant. Mais au bout d’un moment ils cessèrent de marcher, par ordre de Rashgaz.

« Koa enkor ? Kest’a vu ? Grogna Bodork.
-Là bas derrièr’ le narbre ! rgar’dé ! »
-Cété donc ça s’todeur depuis toutaleur ! déduisit le chef.
-Il zon pa l’air comme ceu k’on tape d’abitud’. Remarqua Pif, un des kosto de la bande, et qui adore trucider les elfes.
-Cé vrai. On dirai k’il zon des cask’pointu ! Et il zon dés zarmur’, cè pa normal. On va s’approché pour mieu k’on va voir… »

Ils avancèrent de quelques mètres et cela ne loupa pas, les hauts elfes les remarquèrent et leur tirèrent dessus.
Bodork voulu se mettre à l’abri, mais les flèches l’atteignirent quand même.
Il se passa quelque chose d’inattendu : Alors que les flèches percutaient l’armure, elles se consumèrent presque instantanément. Bodork n’en revenait pas, mais il n’avait pas le temps d’étudier plus le phénomène car les tirs continuaient de pleuvoir.
Non seulement sur Bodork, mais aussi sur ses camarades.
Pif avait un projectile fiché dans l’épaule droite, mais cela ne l’empêchait pas de courir en braillant Waaagh ! à tue tête. Bodork se joignis à lui pour la baston ainsi que les orques qui n’étaient pas encore à terre à cause des tirs.

10 mètres de course exaltante, et bientôt les tireurs furent à portée de sa hache.
Il abattit d’ailleurs celle-ci sur le premier elfe venu, provoquant un bruit immonde de chaire tranché, ou plutôt broyée compte tenu de la taille de la hache. Un autre elfe surgit de derrière le premier, un lancier.
Le guerrier aux oreilles pointu voulu donner un grand coup pour transpercer l’orque noir à un point sensible, mais celui-ci esquiva le coup en se balançant sur le côté. L’elfe frappa une seconde fois, d’estoc cette fois ci. Le coup percuta le flan de l’armure de Bodork, celle-ci émis alors une gerbe d’étincelles mais ne rompis pas.
Le lancier resta bouche bée, ce qui fut son erreur car la hache de son adversaire le décapita.

Bodork regarda autour de lui à la recherche d’un nouvel adversaire, ce qu’il vit le pris de stupeur. La bannière des elfes représentait un volatil de flamme sortant d’un sol de lave.
« Le Shadock ardent. » Dit-il tout haut pour lui-même.

Il avança alors au milieu des combats en direction du porteur du drapeau. Un autre combattant elfe vit alors un grand orque noir avec une armure de hérisson avancer tranquillement vers sa grande bannière, sans adversaire.
Il s’interposa alors toute armes dehors, mais Bodork le repoussa sans même le regarde, comme hypnotisé par le tissu flottant du drapeau.
L’elfe jeté à terre fut exécuté par le second kosto de la bande, Paf, qui passait par là. En mourant il vu impuissant le spectacle du porte-bannière se faire littéralement massacrer.

Le chef des elfes avait aussi vu la scène, et décida de venger son camarade de cette cruelle fin. Il finit d’exécuter son adversaire, et se dirigea vers l’orque noir, qui avait abaissé la bannière et la regardait comme si son tissu eu été en or.
Brandissant son glaive magique, il interpela :
« TOI ! Immonde créature, comment ose tu toucher cette merveille ? Tu n’es pas digne de l’art elfique !
-Imond’ créatur’ toa mèm ! Tu t’é vu avek tes zoreilles pointu ? Et pi ki vou ète d’abor’ ?
-Je suis Kaenur ! Envoyé d’Ulthuan, et je vais t’occire ! Meurs !
-Rhaaaargh ! »

Bodork posa délicatement la bannière, et se prépara à se défendre face à son offenseur. A peine levait-il sa hache que les coups tombaient. Jamais il n’avait vu un elfe aussi rapide. Celui-ci était définitivement bien différent des elfes sylvains.
Bodork esquiva et para tant bien que mal les coups habiles de son adversaire, mais tous éraflaient son armures en une gerbe d'étincelles.
Il lui semblait impossible de pouvoir porter un seul coup tant il était occupé à se défendre, et ce qui devait arriver arriva.
Une frappe de la lame de l’elfe traversa l’armure. La lame brillait d’une lueur rouge alors qu’elle gouttait au sang de l’orque noir.
Bodork saignait, mais se devait de réagir. Il sentait bien la douleur de l’arme, c’était inhabituel, elle devait être magique, mais il profita que l’elfe ne pouvait pas l’utiliser pour porter un coup.
L’elfe tomba, sonné par la violence du choc sur son casque, mais il n’était pas blessé. Cependant Bodork n’avait pas la force de l’achever.
Il retira lentement la lame de sa poitrine, il savait que la blessure serai refermée dans une semaine ou deux, et que grâce à sa constitution d’orque noir, ne pouvait pas mourir de ça.
Il porta son regard sur la bannière, et pendant ce temps le chef elfe était emporté par un de ses alliés.
Les hauts elfes s’enfuyaient, ayant perdu moral après la prise de leur étendard et la mise hors d’état de nuire de leur chef.
Rashgaz arriva derrière Bodork qui était à genoux, tenant d’une main sa blessure, de l’autre la hampe de la bannière. Il regarda le chaman en esquissant un sourire carnassier il dit alors :

« Jé trouvé eul’Shadock ! »


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MessageSujet: Re: Historique CDA - mordheim   Historique CDA - mordheim Icon_minitimeDim 31 Jan - 22:49



Misérablement, se tordant de douleur à chaque mouvement, la frêle créature avançait, pas après pas. Il l'avait abandonné, mais elle ne cherchait qu'à le retrouver. Des images terrifiantes continuaient de la hanter, son maître le repoussant violemment, les horreurs de fourrures, les immenses chevaliers rouges... son tourment avait semblé ne jamais prendre fin. Mais tous étaient partis, et il s'était relevé avec le soleil, les yeux déchirés par la lumière qu'il n'avait contemplé depuis des mois. Titubant dans les ruelles dévastées, des cadavres trainant encore ici et là, démembrés, alors qu'une poignée de survivants humains tremblaient derrière leurs portes closes. Il les sentait, mais n'avait d'yeux que pour son maître. Même les grands chevaliers avaient préférés traquer le Nécrøsis qu'achever la racaille humaine. S'enfonçant sur la piste du maître, il s'enfonça dans le sous-bois en direction de sa plus récente tanière...

Skrash revint brusquement à lui. Tournant la tête en tous sens, ses moustaches frémirent en reconnaissant l'odeur du vampire . L'horrible créature avait chassé son propriétaire légitime d'un imposant cercueil, et restait à présent debout, en compagnie de quelques autres, immobiles, à observer vaguement dans sa direction. Si la plupart n'était qu'un amas de chair pourrie, quelques autres en revanches étaient de véritables sacs d'os, scrutant la paroi opposée de leurs orbites vides. Skrash renâcla en reconnaissant l'odeur d'un de ses compagnons dans le lot. Ainsi leur assaut avait été défait. Machinalement il porta la patte à sa besace contenant ses pierres, mais trouva celle-ci vide. Sa fourrure se hérissant de rage, il se tourna vers le cercueil où le vampire était parfaitement immobile, les yeux clos. Il ne lui inspirait nulle terreur. Pas après toutes les choses auxquelles il avait été confronté durant sa courte vie. Non, toute son attention allait à ce que le suceur tenait serré dans sa main droite, irradiant d'une lumière verdâtre qui éclairait le tombeau profané et ses sinistres occupants. Prudemment, Skrash s'approcha. La malepierre sculptée lui parlait, l'attirant vers elle comme un phalène une torche. Il s'approcha, ne pouvant résister à son appel, son sang bouillonnant du désir de s'emparer de l'artefact. Il leva la patte au-dessus en direction du crâne... et fut soudain arraché de terre, pris à la gorge par la poigne implacable du mort-vivant. Celui-ci, assis dans son cercueil, le souleva aisément de terre, comprimant sa gorge de sa main libre. Les pattes du rat géant patinèrent dans le vide alors qu'il cherchait désespérément à agripper le poignet du vampire, égratignant ses avant-bras, sans toutefois sembler le gêner. Des étoiles envahirent son champ de visions comme sa queue fouettais l'air dans son dos, l'air ne parvenant plus à son cerveau. Puis soudain, le seul contact qu'il ressenti fut celui de la pierre froide et poisseuse où il s'était réveillé. Les yeux du mort-vivant luisaient d'une colère sourde comme la vue lui revenait progressivement.
Le nécromant l'observa un moment, puis, avec aisance, s'extirpa du cercueil. Les morts-vivants demeurèrent immobiles alors qu'il s'accroupissait à hauteur du skaven sonné, le crâne au poing, tout sourire. Ses crocs blancs contrastaient avec l'organe sombre qui lécha ses lèvres. Le poil du sorcier skaven se hérissa tout le long de son dos..
- As-tu peur de moi ? Le questionna le mort-vivant.
Skrash plissa les paupière, réduisant ses yeux à deux fentes reflétant la lueur radiante du crâne.
- Non, je le voit dans ton regard, répondit lui-même le vampire en levant sa main blafarde, effleurant les moustaches du rongeur.
Il frémit de colère. Chez les siens un tel geste se finissait généralement en combat à mort. Cependant il parvint à réfréner ses pulsions. Son instinct l'avertissait qu'il aurait vraisemblablement été réduit en charpie. Soudain Mandrak lui attrapa le museau qu'il comprima violent, le skaven se plantant les crocs dans la langue de surprise. Il tenta de se débattre mais la poigne du vampire ne lui laissa aucune chance. Sa queue s'agitant furieusement, ses moustaches immobilisées le brulant, il fut forcé de rendre son regard au vampire implacable.
- Je vais t'apprendre à me craindre ! Cracha-t-il, impitoyable, ses yeux injectés de sang flamboyants.
Puisant au fond de lui-même, Skrash parvint à se retenir de matérialiser un rayon d'énergie, oubliant dans sa colère qu'il n'avait plus ses précieux fragments de malepierre. Ses deux pattes antérieures étaient immobiles sur le poignet de Mandrak, mais sa queue s'enroulant et se déroulant sur elle-même comme un énorme lombric comme du sang gouttait de sa gueule. La panique commença soudain à lui nouer les entrailles, mais la lumière émanant du bloc de malepierre fut pour lui un plancher lui permettant de ne pas faire le faux-pas fatal.
Le vampire le rejeta en arrière, visiblement amusé.
- Tu possèdes un sssurprenant courage pour une vermine de ta rassse, le félicita-t-il en ricanant.
Alors que l'homme-rat frottait sa patte contre son museau meurtri et sanguinolent, la douleur lui lacérant la langue lui faisant onduler la queue, il suivit du regard le Nécrøsis.
- Je sssais que tu convoite mon crâne de malepierre, susurra Mandrak, attirant l'attention du sorcier. Mais il ne t'appartiendra jamais. En revanche ssse que j'ai à te proposer pourrait t'interessser. Il ssse trouve qu'un de mes congénères a déssselé un important gisement. S'ils mettent la main desssus ils risssquent d'être...gênants.
Un grincement au-dessus d'eux attira l'attention du skaven. Mandrak ne se retourna pas lorsque la ridicule créature vautrée à ses pieds lors de son combat avec Skrash dégringola l'escalier menant au fond de la tombe, geignant comme un chiot. Le vampire l'ignora alors que celle-ci se traînait à ses pieds. Skrash renifla de dégoût.
- Mes créasssions ne me permettent pas de combattre seul un pareil adversssaire, reprit Mandrak. Acsssepte de me servir, et je te promet que je te ssséderais plus de malepierre que tout le clan Keare n'en as jamais vu.
Les yeux du skaven s'agrandirent de surprise à la mention de son clan natal prononcé dans la langue de la surface.
- Je sssais bien des choses sur toi, Ssskrash, siffla-t-il, une lueur amusée brillant dans ses yeux morts.
Il lui tourna le dos, marchant tranquillement jusqu'au cercueil, à laquelle était adossée l'épée dérobée au cadavre, sa lame teintée d'un bleu nuit malgré l'éclairage luisant du crâne de malepierre. Il s'en saisi, son pitoyable familier sur les talons.
- Ne sssous-essstime pas mes pouvoirs. Deviens mon ssservant... ou bien meurt ! Lui laissa-t-il le choix en pointant la lame ensorcelée vers lui.
Le regard du skaven alterna lentement entre l'œil funeste du vampire, la lame sombre et le crâne luminescent...

Le rat mutant eu un hoquet de surprise en émergeant à la surface sous un ciel étoilé. Combien de temps diable était-il resté inconscient ? Il décocha un regard sombre au nouveau maître des lieux, une crypte abandonnée en pleine forêt... celui-ci observait la lune, son crâne de malepierre luisant dans une main et l’épée ensorcelée dans l’autre. Il avait été assez serein pour se reposer aux côtés d’un skaven inconscient pouvant se réveiller à tout moment, mais n’avait-il pas retardé ce réveil en question par quelques magie ? La forêt était silencieuse autour d’eux, et seul les pas traînants des sombres créations sortant progressivement du caveau arrivaient à ses oreilles à l'ouïe aiguisée.
Mandrak leva la pierre à la hauteur d’homme et y plongea son regard, entrant dans une sorte de contemplation morbide. Derrière eux les morts-vivant décharnés s’agglutinaient stupidement sur le seuil, empêchant les dernier de sortir qui les bousculaient bêtement. Deux goules sortirent accrochées au plafond telles des araignées, bavant sur leurs cousins décérébrés, avant de grimper sur l’édifice de pierres grises taillées par le temps. L’odeur dégagée par cette masse, entourée d’une nuée de moucherons, était tout simplement abominable. L’homme rat plissa les narines, mais l’odeur entêtante ne le quittait pas maintenant qu’il était resté enfermé avec eux.
- Sssais-tu où ssse trouve le gisement de malepierre dont à parlé ssset imbésssile de chien de chassse ? Demanda doucement la voix du Nécrøsis.
Le skaven haussa les épaules. S’il avait sut où trouver un gisement de malepierre plus imposant encore que celui du cimetière il s’y serait directement rendu.
- Moi non plus, ricana Mandrak en levant haut le crâne, scrutant intensément ses orbites vides.
Il entama soudain une phrase incompréhensible pour le sorcier skaven qui frissonna en ne l’entendant plus accentuer le son "s". D’une voix alternant entre sons gutturaux et chuchotements pernicieux, Mandrak incanta, une légère brise soufflant soudain entre les arbres, hérissant le poil du rat géant. Les morts-vivants s’agitèrent brusquement derrière eux, n’osant avancer mais piaffant sur le sol en tendant les bras vers Mandrak et Skrash d’un air affamé. Un cri retendit parmi eux, et bousculant ses congénères, le chétif et ridicule familier du nécromant roula vers eux, des marques de morsures aux bras et au cou. Le sorcier eu un haut-le-cœur en s’imaginant un instant piégé dans cette masse grouillante, que seule la volonté du Nécrøsis maintenait debout, mais les empêchaient également de les dévorer vifs.
Soudain le vampire interrompit son flot de paroles d’un coup sec, les squelettes et autres immondes zombis se figeant. Skrash se tourna lentement vers Mandrak, alors que les plaintes d’agonie de la goule-familier résonnaient dans son dos. Le vent semblait souffler vers eux, allongeant sa fourrure sombre contre son corps. Une forme blanchâtre et translucide faisait face au vampire qui la contemplait avec un sourire sadique, ses crocs largement apparents. Gémissant, ballotée par les vents de la non-vie, l’apparition torturée échappa un grognement de colère, son corps intangible se reformant partiellement. A présent ils avaient face à eux un homme nu et musclé, les observant avec colère, ses yeux dans blanc laiteux. Son corps flottait au-dessus du sol alors que ses cheveux longs ondulaient dans le vent. Le fantôme ouvrit la bouche pour parler, mais Mandrak le prit de vitesse.
- Je ne t’ai pas rendu ta tête pour t’entendre m’injurier mais pour que tu réponde à mes quessstions.
Une grimace méprisante déchira le visage du revenant, et Skrash réalisa son erreur. Pas un humain...
- Où ssse trouve le gisement que Vlad cherche à acquérir ? Interrogea Mandrak sans préambule.
- Sale vermine puan...la phrase du spectre s’étouffa dans sa gorge comme lui et le crâne irradièrent soudain.
L’apparition étincela d’un blanc éclatant alors qu’elle se recroquevillait sur elle-même. Un hurlement d’agonie déchira la nuit, résonant à la fois comme celui d’un homme torturé à mort et de mille verres cristallins jetés au sol. Mandrak demeura impassible comme le tourment du spectre se prolongeait. Lentement, le cri se tut, déchirant encore les oreilles sensibles du skaven.
- Je ne le répéterais pas, menaça Mandrak. Où se trouve le gisement ?
Le spectre sembla haleter quelques instants, oubliant un moment tout orgueil, avant de jeter un regard emplit de haine au nécromancien.
- Tu paieras...murmura le vampire-fantôme.
Mandrak garda le silence comme le crâne de malepierre étincelait de nouveau. Une fois encore l'apparition se recroquevilla, poussant un second hurlement qui résonna dans les sous-bois. Toute créature sur plus d'une lieue se terra dans son nid ou terrier, paniqués. Le Nécrøsis fouetta soudain l'air entre lui et le spectre qui cessa soudain sa plainte d'agonie. De ectoplasme gluant éclaboussa l'herbe. Se redressant lentement, le revenant observa Mandrak, interdit. Son visage était couvert de la substance gélatineuse, et une plaie suppurante lui barrait à présent le tronc. Ils se défièrent un moment du regard, et les entrailles du skavens se nouèrent en songeant à ce que Mandrak lui ferrait s'il osait encore le défier.
- Dois-je répéter ? Demanda-t-il en levant à nouveau l'épée sombre, celle du spectre lui-même.
Le crâne commença une nouvelle fois à luire quand l'autre répondit précipitamment, les yeux écarquillés par la peur :
- A Mordheim ! Le météore est tombé à Mordheim ! Révéla-t-il en montrant ses paumes ruisselantes au vampire, l'intimant de ne pas réitéré son sortilège.
Lentement, le sourire sur le visage du Nécrøsis se dessina. Déjà il devinait les changements qu'engendreraient cette révélation. Il observa avec une joie non dissimulée l'artefact lumineux.
- Je te laissse le choix...commença-t-il lentement, relevant la tête. Rejoins mes rangs ou...
- Plutôt endurer mille tourments ! Cracha le spectre avec un regain de fureur.
Skrash inclina la tête de côté, attendant la réaction du nécromancien, tout comme le revenant, regrettant visiblement déjà ses paroles osées. Lentement, la légère brise animant les cheveux du spectre gagna en puissance, se muant en violentes bourrasques.
Le ridicule familier geignit de terreur alors que les rafales secouaient les arbres et agitaient le revenant, des gouttes d'ectoplasme glacé arrosant tout le sous-bois.
- Sssoit. Tu es exausssé, déclara sombrement Mandrak, ses yeux brillant de haine.
L'invoqué ouvrit la bouche pour protester, avant de soudain avoir les membres écartés à leur extension maximale. Le crâne s'embrasa soudain, brulant les yeux du skaven surpris. Derrière lui il entendit la vingtaine de morts-vivants gémir en se marchant dessus les uns les autres. Le familier nécrophage pleura de terreur, se roulant en boule dans la boue, ses blessures dues aux skavens et aux mort-vivants se recouvrant de vase. Le hurlement saisissant de l'agonie du vampire-fantôme emplis les sous-bois. Durant plusieurs heures son agonie résonna dans les sous-bois.
En silence, Mandrak enjamba la flaque d'ectoplasme encore frémissante. Visiblement, il était parvenu à tenir parole...



A sa suite les 'agiles' nécrophages s’extirpèrent de l’eau, le suivant dans un silence relatif ponctué de frémissement et de sons spongieux n’ayant pas tous pour origines leurs pas sur le sol sec. Il flaira l’air, les moustaches frémissantes. Ce n’était pas encore l'idéal, mais leur odeur de viande pourrie et de sueur entêtante était largement atténuée. Grommelant, il repris sa marche vers le nord, les immondes morts-vivants sur les talons.
- Part dans ssset direction et cherche l’odeur des chevaliers, avait-il ordonné.
Et pour faire bonne mesure, ce cadavre ambulant à la peau pâle l’avait flanqué de deux goules réticentes à le suivre dans la lumière. Portant la patte à sa bourse, il trembla de rage. Sur ses cinq fragments, le vampire ne lui en avait rendu que deux... Son pelage sombre se hérissa rien que d’y penser, sa queue bousculant le nécrophage stupide le suivant. Il poussa un glapissement en sursautant, avant de montrer ses crocs brisés et darder une langue faisant trois fois celle d’un individu normal. Le sorcier Skaven ne s’en offusqua pas le moins du monde. Une telle créature le dégoutait, mais après avoir vu de ses propres yeux les créations du clan Moudler, plus rien ou presque ne parvenait à l’effrayer. Rien...Il repensa au sort qu’avais subit le spectre rebelle, sort qui aurait très bien put lui arriver s’il ne s’était finalement plié au caprice du vampire. Le dégout et la honte l’avaient assaillit un moment, mais à présent il estimait précieux le don qu’il avait reçut en échange.
Il s’immobilisa soudain, l’une des goules lui rentrant stupidement dedans. Il fit un bon sur le côté en sifflant de colère, montrant les crocs, la fourrure maintenant poisseuse ondulant sur son corps. Craintivement, les deux créatures reculèrent, l’effet produit accentué par l’éclairage. Soupirant d’exaspération, le sorcier Keare se retourna face à la trouée. Selon Mandrak, il s’agissait de la plaine d"Eisig". Quel nom stupide. Mais peut lui importait. Quelque part, non loin au nord, se trouvait Mordheim, et c’est à Mordheim qu’était tombé le météore de malepierre selon le chevalier-fantôme. Avec un calme rare pour ceux de sa race, il prit le temps de bien inspirer, sa cage thoracique se gonflant. Il ne souffrait plus à présent des griffures aux flancs récupérées lors de... il écarquilla ses yeux noirs en reconnaissant soudain l’odeur traversant ses narines. Des orques !
Ses babines se retroussèrent, et son pelage se hérissa. Cette hideuse et crasseuse race était présente dans la plaine, non loin et en grand nombre d’après les effluves qu’il percevait. Les rats possèdent un flair hors du communs, qui dépasse largement celui des canidés. Et les Skavens en faisaient rarement cas, bien que l’utilisant plus souvent que leurs yeux. Aussi parvint-il à localiser leur camp uniquement avec son organe olfactif. Ses moustaches tremblèrent d’adrénaline. Un sourire se dessinant jusqu’à ses oreilles, le mutant s’élança soudain, les deux nécrophages mettant un moment à réagir derrière lui.
Il galopa quelques minutes dans le vent, les yeux fermés, se fiant uniquement à son odorat, silhouette brun-gris fusant entre les collines. Il grimpa rapidement une dernière colline avant de s’immobiliser juste à deux pas du sommet. Il se laissa tomber au sol, et avec la vigueur d’un serpent, rampa jusqu’au sommet. Il avait bien évidement vu juste. Un campement aux allures de bidonville humain particulièrement bancal siégeait à une centaine de mètres. Plissant les yeux, il vit les peaux-vertes errer bêtement à leurs occupations. Orques et gobelins confondus. Il ferma de nouveau les yeux, tentant de compter au flair le nombre d’individu. La crasse régnant la le fit renâcler, mais après quelques minutes il parvint au nombre approximatif d’une soixantaine d’individus peau-verte, ainsi qu’une poignée de ses ridicules animaux de compagnie formés d’une simple gueule béante.
Alors que l’odeur des goules approchait avec une lenteur exaspérante, il décela encore une nouvelle odeur, triant mentalement la tapisserie olfactive que lui soufflait le vent capricieux. Ses poils de moustaches tremblèrent de colère en reconnaissant cette nouvelle odeur nauséabonde. Il étaient une vingtaine à venir du sud.



Le seigneur orque noir avait quitté son village pour aller à Mordheim, cependant son remplaçant Kirk (qui se faisait toujours appeler capitaine en l’absence de Bodork) avait pris les rennes du village.
Il régnait sur celui-ci depuis environs 3 heures, donnant des ordres inutiles à tout va, et gouttant les joies de la vie de chef.

Mais déjà les responsabilités venaient sur lui :

« Heuuuuu Kirk ? Demanda un orque qui se marrait à moitié.
-Kapitain’ ! Jé dit kon d’vait m’ap’lé Kapitain’ Kirk ! Kombien d’foi va ki va falloar’ ke j’vou l’diz’ ? »
Kirk envoya en direction de la tête de son interlocuteur, son paluche énorme. Le coup fit un énorme PAF, et le capitaine repris :
« Bon, k’est’tu voulé m’dir sinon ?
-Ya un nabot rigolo kif é l’mariole d’van la pallisad’ ! Y di ki veu parlé au chef ! Dit le trouffion en se massant le joue.
-Oké…. J’y vé ! »

Arrivé au mur du village, il aperçu le nain en question.
Il n’était pas seul, il était accompagné par une vingtaine d’autre nain, mais Kirk comprit tout de suite que c’était celui la qui voulait lui parler car il était plus avancé par rapport au reste du groupe.

« Héla toi ! Le gros orque vert ! Là bas sur le mur ! Est-ce toi le chef de cette merde qui vous sert de village ? »

Un autre nain s’avança, et lui chuchota qu’il avait dit une bêtise, parce qu’un orque c’est forcement vert, et que l’expression « le gros orque vert » ça fait pléonasme. Le chef nain haussa les épaules, et écouta la réponse du peau-verte :

« Ouais cé moa ! »

Kirk ne disait pas la vérité, il n’était pas le chef du village. Mais il hourdait un plan, lorsque Bodork rentrerait de son voyage, il le tuera et prendrai sa place de chef.

« K’ess tu nou veu ?
-Je sais que votre tribu possède la légendaire Choppe de Grugni ! Rendez là nous, et nous ne raserons pas votre gourbi !
-Mé on la pa ta chop’ de merde ! Vien voar’ par toa mèm si tu nou kroa pa ! On t’aten !
-Tu crois vraiment que j'vais me traîner dans ton trou à rat !? Mais t'es encore plus bête que t'en a l'air! On t'a collé une cervelle de grobi ou quoi ?
-Ha cé sa ? Hé bein j’vai vnir tpété ta cheutron ! WAAAGH ! »




Flanqué de Kregk et de Järk, son conseillé, ami et frère d’arme, il regardait la palissade, qui tenait à peine debout. Les orques se massaient devant elle, prêts à recevoir l’assaut des nains. Chacun des deux camps commença par échanger quelques tir, flèches pour les orques, carreaux d’arbalètes pour les nains. Harek se protégea de son bouclier, et senti l’impact des projectiles ricochant contre le métal. A côté de lui, il entendit un bruit sourd, et le Tueur grogna et se mit à insulter copieusement ses ennemis. En lui jetant un regard, Harek vit qu’une flèche était plantée dans sa cuisse.
Les peaux vertes se mirent à avancer. Comme convenus durant les préparatifs, la ligne naine ne bougea pas, se contentant de faire pleuvoir les carreaux sur l’ennemi. Mais ces derniers arrivèrent bien plus vite que prévus. Harek vit ses tireurs lâcher leurs arbalètes pour sortir les haches et les marteaux. Lui-même se porta à l’attaque, suivi de ses deux « gardes du corps ».




« Héla toi ! Le gros orque vert ! Là bas sur le mur ! Est-ce toi le chef de cette merde qui vous sert de village ? » parvint-il à entendre malgré la distance.
Il se redressa soudain. Les deux nécrophages étaient dressés debout de pars et d’autre de lui, allongé au sol. Sifflant de colère, il les fit redescendre la butte. La queue s’enroulant sur elle-même de colère, il reporta son attention sur les créatures non loin. Tournées vers les nouveaux venus, personne ne les avaient remarqués. La bataille qui éclata soudain fut brève et violente, peaux-vertes et gnomes à la barbe ridicule s’entretuant avec une fureur qui le fit frissonner d'excitation. Il retint à grand-peine les deux morts-vivants qui commencèrent à tressaillir et baver de façon répugnante lorsqu’elle captèrent finalement l’odeur des tripes à l’air des orques.




Waaagh ! était le signal. Tout les orques posté sur les murs descendirent au niveau ces portes, et s’apprêtèrent à charger.
Un second WAAAGH ! tonitruant du pseudo chef donna le signal de la charge, et fut repris cette fois par les peaux vertes qui chargeaient.

Avant l’impact, plusieurs volées de flèches furent échangées entre les protagonistes. Carreaux d’arbalètes du côté des nains, flèches grossières cher les orques.
Les flèches des orques ne firent presque pas de dégâts chez les nains, mais du côté des archers se trouvait Kirk.
On pouvait trouver étrange qu’un « chef » orque préfère le tir au corps à corps, mais il faut dire que celui là était aussi lâche qu’un gobelin.
Kirk visait mieux que la plupart des orques, et s’amusait un peu. Il prit pour cible un nain, qu’il estima être le plus ridicule puisqu’il était presque tout nu, en plus, sa barbe était orange. Il le toucha à la jambe et passa quelques secondes à rigoler en le voyant boiter, puis repris un autre nabot pour cible.



Les orques avaient beau faire plusieurs tête de plus qu’eux, cela ne les empêchaient certes pas de leur ouvrir le ventre d’un bon coup de hache. Harek ne s’en privât d’ailleurs pas, répandant les tripes d’un orque à ses pieds. Il engagea le combat avec un autre peau verte. Contrant avec son bouclier, puis essayant d’atteindre son adversaire. Il se déplaçait de côté, se mouvant avec une rapidité que l’on ne soupçonnerait pas chez une personne de sa carrure. Malheureusement, son bras trop court n’arrivait pas à toucher l’orque. Un coup puissant fendit son bouclier en deux, et se répercuta dans son bras le paralysant quelques instant. Ayant recouvré ses facultés, il balança sa hache vers le genoux de son adversaire, puis au dernier moment remonta la lame vers la tête de l’orque. La lame en Gromril, forgée par un des meilleurs forgeron de sa forteresse d’origine, fit son travail en laissant un large sillon dans la poitrine de l’orque. Harek l’acheva d’un puissant revers qui lui ouvrit la gorge.
Il regarda autour de lui, et vit les corps qui jonchaient le sol. Il vit Kregk qui bataillait ferme avec deux peaux vertes. La flèche qu’il avait reçue empêchait le Tueur de se déplacer avec fluidité. Il se contentait de contrer les attaques de ses adversaires et de reculer. Harek n’en vit pas plus car lui aussi dû contrer une attaque. Il repartit dans une chorégraphie meurtrière, faisant jaillir le sang et se taillant un chemin dans la masse verte.
Voyant qu’il s’était trop enfoncé, il essaya de reculer, mais en vain, les orques allaient l’encercler. Il dansait d’un pied sur l’autre pour tenter d’esquiver les coups qui pleuvaient sur lui. Il eut le souffle coupé lorsqu’une massue armée de pointe lui frappa la poitrine, son armure n’était plus qu’un morceau de métal attaché à son corps. Sa vision commença à se troubler. A quoi bon se défendre, il allait sûrement mourir ici, autant en emporter le plus possible avec lui. Il fit décrire un mouvement circulaire à sa hache, tranchant ainsi un bras. Il se démenait, utilisait les quelques réserves d’énergie qui lui restait pour faire chanter son arme, alors que la chaude froideur de la mort l’enveloppait. Alors qu’il tombait dans la fange, il eut le temps de voir une forme orange se frayer un chemin jusqu'à lui, le défendant de son corps. Puis ses yeux se fermèrent, et il s’abandonna complètement au sombre néant qui l’attendait.

Le néant. Harek avait l’impression de flotter. Tout était noir autour de lui. Il avait froid aussi. Une sombre clarté se dirigeait vers lui. Il tendit le bras comme pour la saisir. Au moment où il la toucha, il commença à percevoir des bruits. Un choc métal contre métal, un cri d’agoni, le sien peut être. La douleur qui lui poignardait la poitrine se fit de plus en plus forte. Et soudain, il ouvrit les yeux.

Tout était flou autour de lui. La forme orange était toujours là, faisant barrage de son corps. Un coup de tonnerre achevât de le réveiller. Il vit que la forme n’était autre que Kregk, qui semblait danser d’un pied sur l’autre, ignorant la flèche toujours plantée dans sa jambe. A côté de lui se trouvait Järk, le pistolet qu’il avait lui-même confectionné dans la main, de la fumée s’en échappait, alors qu’un orque titubait non loin de là. Le Tueur acheva son dernier adversaire, observa les alentour, puis voyant que le danger était passé, se dirigea vers Harek.
Le jeunot tenta de se relever, mais ses jambes ne le supportèrent pas bien longtemps.
-Ne bouge pas, lui ordonna Kregk, il faut te retirer cette armure »



La charge aboutit finalement.
Bien que tous les orques archers des murs avaient cessé le feu pour éviter de toucher leurs camarades, Kirk continuait. En même temps il observait le déroulement du combat. Il était bien parti au départ pour les orques, qui démembraient les gnomes à barbes, cependant la tendance s’inversa.
Les nains s’avérèrent plus coriaces que prévu. Surtout le petit arrogant qui avait osé l’insulter avant la bataille.
La bataille commençait vraiment à tourner à la débandade chez les orques. Kirk s’en rendit compte, et décida qu’il était urgent de se replier à l’intérieur du village, et d’aller chercher « ses » armes de baston dans la tente du chef.




En effet, une fois libéré de sa prison de métal, il respira plus librement. :
« Que se passe-t-il là bas ?
-Quelques combats ne sont pas encore terminés, les autres orques ont fui ou ont péris.
-Combien sont morts ?
-Nous avons subi de nombreuses pertes, intervint Järk, a vu de nez nous ne somme plus qu’une quinzaine.
-Plus que quatorze à présent, ironisa le Tueur qui regardait les combats se déroulant plus loin. Il avait toujours eu un humour particulier.
Harek fit la grimace, autant à cause de ces révélations qu’a cause de la douleur.
-Allons fouiller le village, dit-il, la chope doit sûrement y être.




Lorsqu’il y parvint, il ramassa une masse qui trainait par terre. Il se retourna pour sortir de la tente sombre. (Une belle tente très isolante que Bodork avait volée à un capitaine impérial)
Un grand orque, bloquait la sortie de la tente en croisant les bras. Kirk ne le reconnu pas, car il le voyait en contre jour.

« Barre toa d’mon ch’min abruti ! Obéiiiiis a ton chef.
-NON. Répondit l’ombre »

Kirk était devenu vert pâle. Il avait tout de suite reconnu la grosse voix de Burg l’idio du village’.
Burg suivait toujours Bodork comme un petit squig-chien, et lui obéissait toujours sans poser de question. Il était très fort, malgrès le fait qu’il était un orque ordinaire, il égalait facilement un orque noir.

« Bodork ma d’mandé d’garder sa tente ! Alors j’gard’ la tente. Dit calmement la brute épaisse.
Poz cèt mass par ter’ sinon…
-Sinon koa ? t’va me tué ?
-Exak’. »

Kirk abattit sa masse en direction de Burg, qui stoppa celle-ci avec sa main.
Burg jeta la masse dans le fond de la tente, avec Kirk par la même occasion.
Il tira son couteau de son fourreau, et pris un pal qui était dressé au milieu de la tente et sur lequel était déjà planté une tête d'humain (le capitaine anciennement proprio de la tente). Dans les yeux apeurés de Kirk, on voyait bien qu’il avait compris ce que Burg allait faire de lui.





Ils allèrent d’abord porter secours aux survivants, laissant les blessés aux soins du médecin qui les accompagnait. Puis ils se dirigèrent vers les maisons. Pour des raisons évidentes de sécurité, Harek avait donné l’ordre aux survivants qui les avaient suivis de rester groupés. Un orque pouvait très bien jaillir et les prendre par surprise.




Un peu plus tard, Burg était sorti de la tente, après s’être équipé de son gantelet à pointe, ainsi que de sa masse, celle là même que Kirk avait prit et qu’il rangeait habituellement prêt de Bodork pour pouvoir le protéger en cas d’urgence.
Il entendit du bruit venant du bout de l’allée, il aperçut alors trois orques non armés, poursuivis par trois nains. Dès qu’ils arrivèrent à son niveau, il se mit à courir avec eux et leur demanda :

« Pourkoa vou ète pa d’van le village’ ? Ya pa la baston là ba ?
-Si ! Y’avé, mé cé l’gro bordel maintenan ! Et eu dèrrièr y son pas conten ! »

Burg vit alors que les trois orques portaient sur eux des arbalètes, certainement volé aux nabots furieux qui les poursuivaient. Burg dit :

« V’né, on va sortir par eul’port’ eud’dèrrièr’ ! »

Il fit bien, car des qu’ils eurent quitté l’allée, le chef des nains arrivait et commençait son inspection de la tente de Bodork.

« v’né, on va r’joindre Bodork, not’ Vrai chef ! »




Les habitations étaient tellement bancales qu'elles semblaient pouvoir être détruite par un coup de vent. Pas étonnant qu’ils essayaient de conquérir leurs forteresses. Du bois pourris, de la peau d’animal grossièrement taillé, et divers débris de métal, voilà de quoi était constitué le village. Bientôt ils parvinrent à une habitation beaucoup plus grande, et beaucoup plus luxueuse, si on peut la qualifier ainsi. Harek reconnu la tente d’un capitaine de l’Empire, sûrement dérobée suite à une bataille. Celle-ci était déchirait en maints endroits, et la peau de bête qui masquait l’entrée volait au grès du vent. C’était la tente du chef a n’en pas douter.

Harek pénétra à l’intérieur, suivi du Tueur et de l’ingénieur. Une odeur de pourriture les attaqua aussitôt, tournant la tête vers le côté droit de la tente, ils virent de quoi elle se dégageait. Un pique était planté dans le sol, et il exhibait une tête, encore hurlante de douleur, bien que son regard fut vide depuis longtemps. Toute trace de vie l’avait fui. Malgré l’urgence de la situation, Kregk ne put s’empêcher de laisser échapper un rire :
-Je crois qu’on a retrouvé le propriétaire de la tente.




Finalement, une dizaine de peaux-vertes réussirent à prendre la fuite, courant comme des dératés en direction du nord, et de Mordheim. Les nains se rassemblèrent également du côté nord après un moment, alors qu’enfin Skrash laissa les deux goules affamées se ruer sur les corps exposés au soleil. Lui prit néanmoins le temps, dissimulé dans un buisson d’épines, d’observer les vainqueurs. Ils étaient une quinzaine, tous plus laids et répugnants que les autres, avec leur membres trapus et leurs poils faisant une crinière tout autour de la tête. L’un d’eux notamment, vêtu d’un pagne, arborait une fourrure rousse et s’exclamait exagérément fort.



Après plusieurs minutes de recherches dans le fatras qu’étais la tente, et quelques coupures minimes, le Tueur soupira, et dit, avec son dédain habituel :
-Bah j’crois bien qu’elle est pas là ta chope mon p’tit gars.
Harek jura :
-Alors ils sont morts pour rien, et par ma faute ! Venez, allons nous en d’ici.
Les trois nains eurent à peine le temps de poser un pied dehors, que déjà ils étaient entourés de cinq ennemis. Certes, ils étaient en sous nombre, mais cette petite « baston » comme la qualifiait le Tueur, serait une bonne distraction. En effet, leurs assaillants n’était autre que des gobelins, armés de couteaux ou de bâtons, pas vraiment de quoi casser trois pattes à un canard !
Kregk partit d’un grand rire… et partit tout court. En un mouvement circulaire il découpa un grobi en deux, et ouvrit le ventre d’un autre – celui-ci entama la danse du gobelin qu’a les tripes à l’air et qui voudrait les empêcher de tomber. Alors Järk entra en action, et plomba le gobelin le plus proche de lui avec son pistolet. Harek s’occupa des deux autres, parant un premier coup, il contre attaqua en coupant les jambes du premier, et en ouvrant le crâne du deuxième, ce qui eu pour effet de lui donner une idée de la taille du cerveau d’un gobelin.
Ils s’éloignèrent du lieu du combat, et marchèrent vers la sortit du village. Harek trouvait très étrange que la chope n’ait pas été dans la tente. Où pouvait elle bien se trouver ? Il jeta un regard au Tueur. Ces types étaient connus pour avoir commis un acte irréparable, mais Harek était sûr que le Tueur ne recommencerai pas. Il l’avait sûrement mené là ou il pensé trouver l’objet, mais celui ci n’y était plus. Kregk tiendrait sa promesse. Des voix fluettes leurs parvinrent interrompant ses pensées :
-Cé euh, cé euh ! A l’atak !
Un autre groupe de gobelins courait vers les trois nains. Ils étaient beaucoup plus nombreux que les précédents. La plupart étaient habillés bizarrement : ils portaient des toques de cuisiniers, ainsi que des couteaux, ou des louches. Harek esquiva un premier assaut, se retourna et eu tout juste le temps de lever sa hache. Il bloqua la lame et contre attaqua en plantant son arme dans le gobelin. Il n’eut pas le temps de la dégager qu’il devait déjà parer un nouveau coup avec le manche de sa hache. Son poing décrocha la mâchoire de l’ennemi.
Il regarda autour de lui, et vit que les deux autres se débrouillaient bien. De nouveau il fut assailli, mais il eut le temps de sortir son pistolet et d’interrompre la course du plus proche gobelin. Il dégagea sa hache du cadavre… et sentit une douleur à sa jambe droite. Il baissa les yeux et vit qu’un couteau y était enfoncé. Il punit l’opportun en lui envoyant un bon coup de boule. Et il put enfin respirer, le combat était fini. Kregk saignait de plusieurs endroits, et Järk semblait quelque peu sonné, mais dans l’ensemble, ils semblaient en bon état, contrairement aux gobelins. L’un d’eux respirait encore, le Tueur s’approcha de lui. Harek pensait qu’il allait l’achever bien vite, Mais celui-ci se mit à lui parler :
-Tu sais où elle est la Chope de Grungni toi ?
-Ché pas d’koi tu parle sal nabo ! Crachota-t-il.
-C’est un verre où on boit d’la bière, elle est grosse et y a un G dessus. Si tu parle j’abrègerai tes souffrance, promit-t-il.
-A oué, c’te truk ! C eul’ chef Bodok ki la… parti cherché eul’ Shadock… lé plu la.
Satisfait, Kregk tint sa promesse, et envoya un violent coup de poing dans le visage du gobelin. En se relevant, il croisa le regard de Harek :
-Ben quoi, j’ai dis que je lui abrégerai ses souffrance, il a eut un peu mal sur la fin, mais c’était rapide au moins.
-Bon, sortons d’ici.
Alors que les trois compagnons sortaient du village, ils ne remarquèrent pas les ombres qui bougeaient derrière eux. Ils rejoignirent vite le reste de la bande, et leur expliquèrent la situation.




Lorsqu’enfin ils furent loin, il pénétra dans le camp que les mort-vivants affamés étaient déjà en train de saccager. Il avaient même déterrés des gnomes tombés durant le combat, qui avaient été inhumés sur le bords du camps.
Un mouvement furtif attira soudain son attention. Avec une grimace sadique, ses babines largement retroussées, il approcha du gobelin éventré. Celui-ci était trempé de sueur, souffrant visiblement le martyr, les boyaux exposés au soleil. Il poussa un glapissement en voyant qu’il s’était révélé, et tenta de se trainer à l’opposé du Skaven qui avança avec un calme mortuaire. Les incisives d’un skaven pouvaient tout trancher. Tout...




Tous ceux qui étaient encore en état de marcher, c’est à dire une petite quinzaine comme l’avait prédit Järk, se mirent en route vers la forêt. Ils avaient à peine marché une lieue, que déjà une scène bien étrange s’offrait à leurs yeux. Des dizaines d’elfes se tenaient devant eux, des elfes morts. Après que Kregk fit remarquer qu’ils étaient mieux ainsi, Harek se rapprocha. Il vit la bannière elfique qui traînait dans la boue. Une bannière bizarre, puisqu’il en manquait une bonne partie. Le phénix qu’arboraient fièrement les représentants du beau peuple semblait avoir été découpé. Mais pour qu’elle raison ?
-Ca sent l’orque ici, fit remarquer un nain, aucun doute là-dessus, c’est eux qu’on fait ça.
Alors Harek se rappela des paroles étranges du gobelin : « partit chérché eul’ Shadock ». Pouvait-il y avoir un lien entre ce chef, et ces orques qui avaient massacré les elfes ? Si oui, pourquoi avoir emporté leur emblème ?
-Nous sommes surement sur une piste, dit-il, continuons par là, nous verrons bien ce qu’il en est.




Dans le sous-sol de la cabane isolée au coeur de la forêt, Mandrak restait songeur, assis sur une table où le cadavre de l’ermite s’agitait à chaque coup de dents du ridicule nécrophage. Il était de nouveau plongé en contemplation dans le regard vide du crâne de malepierre l’ayant ressuscité. La lame maléfique de Vlad avait pourtant percé de part en part, la cicatrice sur son thorax en témoignant. Il avait senti son âme s’effilocher alors que le puissant seigneur de la nuit partait d’un grand rire, toute la force vitale de Mandrak allant à son rival et assassin. Mais aujourd’hui il était là. Il n’existait nul lieu après la mort pour les damnés. Lui comme Vlad avaient bu avec avidité la coupe de l’immortalité, se condamnant à demeurer mort-vivant pour l’éternité, ou rejoindre le néant sans aucun échappatoire.
Pourtant, la pierre l’avait rappelé...tout comme elle avait rappelé le chevalier vampire dont elle avait arraché la vie. La malepierre pouvait ramener à la non-vie les damnés condamnés au néant, désormais il en était persuadé. Et alors, il pourrait la ramener...
S’égarant dans ses pensées, le bras ensanglanté du corps l’effleura. Avec un appétit féroce, barbouillé de sang et du contenu des entrailles de l’humain, l’ancien enfant humain avait achevé une nouvelle métamorphose. Mandrak l’observa avec amusement. Les fragments de malepierre avaient eu un effet tout à fait imprévisible sur lui, la peau se détachant soudainement de son corps, mettant ses os et organes suppurants à nus, tout en régénérant ses blessures dues aux Skavens et autre mort-vivants. Qui savait quels autres effets secondaires les pierres du sorcier auraient sur lui ?
Le sorcier... Il fut de nouveau songeur un moment. Jamais auparavant un mutant n’avait été exposé au fluides d’un seigneur de la nuit. Ce n’était qu’une goute, mais tout comme cette amusante créature, qui pouvait prédire quels miracles elle engendrerait ?
Le regard calme, il se replongea dans sa contemplation, la créature parvenant à briser une côte au corps avec un craquement sonore, qui fut suivit par un glapissement de joie, triomphal...


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MessageSujet: Re: Historique CDA - mordheim   Historique CDA - mordheim Icon_minitimeDim 31 Jan - 23:37


Le voyage s’éternisait.
Depuis la petite escarmouche contre les hauts elfes, ils n’avaient rencontré personne, mis à part un berger, qu’ils avaient dévoré avec le reste de son troupeau.
Ils marchaient, encore et encore depuis des jours, mais un événement inattendu arriva dans un grand bruit :

« CHEF ! CHEF ! CHEEEEEEEEEEEEF ! »

Trois orques couraient comme des dératés, rattrapant le groupe qui s’était arrêté pour les accueillir.

« Vou ? Mé kess vou fouté la ? Leur hurla le chaman de la bande.
-On sé barré, c’été l’gro bitzouf au village’. Répondit le premier arrivé, hors d’haleine.
-Essplik sa toud’suit’ sinon chte mé ma main dans ta tronch’ ! Menaça Bodork.
-Bein ya l’nabot ki sé engeullé avek Kirk, puis Kirk ya voulu k’on lui met’ sur la tronche, sa tombé bien on s’ennuyé, mais y nous zon mi eune grosse raklé et y z’on brulé le village’ !
-KOAAAA ? Mon bô village’ ? Cé nabots y von le payé! »

De rage, Bodork fendait l’air avec sa hache. Il était vraiment en furie, et personne n’osait dire mot après cette explication.
Quelques secondes passèrent, et Bodork se remit un peu de ses émotions après avoir cassé plusieurs objets passant à sa portée.

« Et d’abor’ ! Cé koa cé truc que vou portez ?
-Pendan la baston, on s’é battu cont’ un nabot à poilavek des ch’veux orange, sa hache été magik’ et a cassé no kikoup’ ! Du kou on cherché un truc pour tapé, et on a ramassé cé truc qu’été par terre. Mé après on a vu k’sété pas fait pour tapé, é ya des nabot ki nous on kouru apré, en disan k’sété a eux cé machin. On s’é barré, et on a trouvé Burg, vous savé vot’ larbin deumeuré là !
-Yé pa deumeuré ! Il sé obéïr’ aux zordre korrec’men lui ! Répliqua Bodork en collant un coup de pied à sont interlocuteur.
-ARRRGH ! Pa tapé ! Pa tapé !
-Oui d’akor ! Mé ou il é Burg si vou l’avé vu ?
-On l’a viré, y nou f’sé chié avek sé kestion débil’ ! Alor on lui a di ki s’débrouilleré pour vou r’trouvé. Donk on sé pa ou il é. Et vou avé une idée d’a quoi sa ser le machin k’on a ramassé ?
-Cé une r’balètte andouille ! Cé avek sa k’lé nabot y z’envoyeu des flèches ! Bon, maint’nan k’vou lé zavé, apprené à vous en servir ! »

Après la dispute, qui dura quand même une dizaine de minute, Bodork décida qu’il était tant de se remettre en route.

La nouvelle de la destruction du village qu’il avait mis tant de temps à constituer le mis en rage, mais il se demanda si cela ne constituait justement pas une épreuve de Gork et Mork, une épreuve pour lui apprendre que l’unification des orques ne passerai pas par ce village.
La notion de village était contraire à l’idéologie nouvelle de la Fowaaagh ! qui est la Waaagh ! universelle.

Mais bientôt, alors que la bande faisait une halte dans des bosquets pour chercher des bêtes des forets à manger (parce que c’est bon les piafs), un boy le tira de ses réflexions :

« Hey chef ! Jé trouvé kek’chose, vené voir derrièr’ l’arb’ la ba ! » Dit un boy en chuchotant.

Bodork le suivit, en espérant que ce ne soit pas pour une autre bêtise.

Mais il s’avéra que ses soupçons étaient infondés, car ce qu’il vit l’amusa au plus haut point :
De l’autre côté du bosquet, s’étaient installés trois roulottes, et des humains semblaient s’agiter tout autours d’elle.
Au centre du cercle formé par les roulottes et les tentes montées à proximité, se trouvait une demie douzaine de femelles humaines, vêtues d’étonnante robes à froufrou, qu’elles agitaient en l’air avec leur mains, et en levant les jambes très hauts.
Un homme semblait les encourager en jouant de la mandoline et en leur criant des choses comme « C’est bien les filles ! » ou comme « Vous seraient parfaites pour la foire de Ziegelheim ! ». Il portait un chapeau haut de forme dont le dessus était décousu, produisant l’effet cocasse d’un chapeau qui a l’air de bailler à chaque mouvement du porteur.
Plusieurs autres hommes étaient affairés aux obligations du camp.
Mais ce qui retenait le plus l’attention de Bodork, c’était la femme qui se tenait sur le marchepied de la roulotte la mieux décorée.
Cette femme portait des beaux vêtements et des bijoux de valeur.
Il n’en faisait aucun doute de par son regard sévère et hautain qu’elle était le chef de la bande.
Tout proche d’elle une fillette qui devait à peine avoir plus d’une douzaine d’années, semblait trépigner d’impatience.
Elle demanda quelque chose à sa mère, qui défigea son visage sévère en un tendre sourire maternel pour lui répondre, sous l’œil d’un mec sapé en barman qui regardait la scène.

Bodork entendit un bruit sur sa droite, et regarda autours de lui, et vit que d’autres orques s’était mis à observer le spectacle la bave aux lèvres, surtout les danseuses.
Il faut dire que depuis le départ du village, quelques jours avaient passé, et les orques savaient que cela allait durer encore longtemps à cause de la destruction du village.
Les femelles orques étaient certainement mortes dans l’incendie, et il n’est pas rare qu’en cas de situation comme celle-ci, les orques s’intéressent à d’autre race.
Bodork voulu leur dire de s’en aller, car il avait l’air ridicules à se cacher derrière des tout petits buissons alors qu’ils sont bien trop grand. Mais il ne pouvait pas leur dire car sinon il aurai été entendu des humains.
C’était un miracle que les boys n’aient pas déjà été repérés. Les humains étaient certainement trop occupé pour faire attention à quoi que se soit.
Il continua alors de regarder le campement. La petite fille, qui s’était mise à côté du bonhomme au chapeau haut de forme se mit à crier elle aussi :
« Les amis ! Regardez moi je vais faire mon numéros pour samedi !
-On t’attend ma chérie, vas y ! » Répondit sa mère.
La petite fille fit la roue, puis un geste étrange avec les doigts, et il se passa une chose improbable :
Un flot de flamme jaillit de son index et s’accumule devant elle pour former….. Un moineau enflammé !
Suite a cette invocation, Bodork eu tout de suite le réflexe, il sauta de derrière son buisson en hurlant:

« SHADOOOOCK ! »

A partir de ce moment, tout devint confus.
Les autres orques suivirent sans réfléchir.
Bodork sauta sur la petite fille, mais ne l’attaqua pas. Il l’attrapa et la posa sur son épaule, en la maintenant fermement. La gamine le frappa dans le dos, mais sans parvenir à lui faire un quelconque mal.
Il se retourna et cria : « Lé gars ! On s’kass ! »
Puis il s’enfuit en direction du bosquet, pour rejoindre ses armes, qu’il avait laissé de l’autre côté.

Les autres orques qui ne savaient plus quoi faire. Se battre contre les humains on s’enfuir ? Finalement ils se replièrent et suivirent Bodork. Pas tous, car le type au chapeau avait sorti une paire de pistolet, et avait abattu deux peaux vertes de balles entre les yeux.

Une fois arrivé après sa folle course, Bodork tendit la gamine au chaman, qui ne comprenait rien à la situation mais qui la pris quand même.
Notre chef attrapa ses armes et son balluchon, et dit :

« On né pour’suivi ! Ya dé zom ki s’amène paske jé piké cte gamine’ ! On s’barre ! »

La poursuite fut longue, mais les orques parvinrent à distancer les humains.
Dans sa course, Bordork fut rejoint par ceux qui l’avait suivit dans «l’espionage» du camp des humains.

Parmi eux, les imbéciles qui c’était amené avec les arbalètes. Deux était en train de porter des danseuses sur leurs épaules, le dernier était occupé à se tenir le postérieur. Il avait réussit par on ne sait quel maladresse a se planter un carreau dans une fesse.
Un des zigotos dans sa course s’approcha de Bodork et lui dit :

« Chef, C'été sa le fanch’ Cancan ? »




Après l’escarmouche contre les orques, nous continuâmes vers le nord, et nous prîmes une pause sur l’ordre de Tenqualteq, qui avait besoin de méditer sur la route à suivre. Sa transe dura jusqu’à la nuit, et ne le prêtre semblait ne pas vouloir être dérangé. Nous montâmes donc le campement sous le couvert d’un amas rocheux, près de la lisière d’un petit bois, et les tours de garde furent organisés. Je pris le premier, et une brise rafraîchissante glissait le long de mon dos. Le ciel se couvrit peu à peu, on apercevait des nuages sombres dans la nuit, et il se mit à pleuvoir, au début des gouttelettes, qui se transformèrent rapidement en trombes d’eau…

La pluie continuait de tomber, je redoublais de vigilance. Le moment était trop bon pour une attaque, mais je ne pu confirmer mes craintes dans les minutes qui suivirent. La nuit était éclairée par la clarté de la lune, et soudain, j’entendis un léger bruit, presque imperceptible, mais mes oreilles aguerries par des années de combat ne me trompèrent pas, quelqu’un ou quelque chose approchait. Un bruissement dans les feuilles mortes finit de me convaincre, aussi je décidai de réveiller les autres, puisje pris mon arme…

Ma douzaine de saurus était prête, en ordre de bataille, parée à toute éventualité. Soudain, des carreaux surgirent des ténèbres, et un d’eux transperça la gorge d’un de mes guerriers qui tituba quelques isntants avant de tomber lourdement dans le boue. Heureusement, la plupart se contentèrent de rebondir contre nos écailles ou les transperçant superficiellement, et les autres se heurtèrent à nos boucliers. Des cris jaillirent du bois, m’indiquant que les skinks avaient trouvés et attaqués l’ennemi, aussi nous sommes passés à l’assaut. Je vis un cadavre percé de dards empoisonnés, je l’observai un court instant et la nature de nos ennemis m’apparut clairement…

Les cousins déchus de nos alliés d’Ulthuan, les druchiis si ma mémoire est bonne, réputés comme cruels et insaisissables. Soudain, un de ces êtres bondit sur moi, je réussis à l’esquiver de peu, avant de trancher sa gorge d’un revers de ma lance, et celui-ci s'écroula sur le sol humide. Partout autour de moi la bataille faisait rage, et tous mes saurus se battaient férocement. Un d’eux était en difficulté, aussi je bondis d’un rocher sur le druchii avec lequel il était aux prises, l’empalant sur le sol brutalement, le tuant sur le coup. Je continuai mon massacre autour de moi, répandant les tripes de l’un, décapitant l’autre…

La bataille touchait à sa fin, et les elfes noirs avaient subis de lourdes pertes, mais nos écailles dures nous protégeaient des coups. Je pourchassai les ennemis en fuite avec quelques frères, tandis que les autres s’occupaient des blessés. Un des nôtres poussa un cri, aussi je me retournai. Je vit un druchii qui allait éventrer un saurus au sol. Soudain, l’elfe s’affaissa, criblé de dards, et j'eu le temps d'apercevoir son visage tordu de douleur, et son teint devint rapidement verdâtre. Derrière lui se tenait Sibli, sa sarbacane à la main, et ses skinks. Je tint le compte des pertes peu après : trois saurus et quatre skinks étaient tombés. Nous les ramenâmes au camp, et commençament aussitôt les rites funéraires qui leur étaient dédiés…





La nuit vient de tomber et la plupart des membres de notre caravane s'est endormie... Je reste seul, près du feu, un plume entre les mains.

J'observe mes camarades, enroulés dans leur cape. Une bande de vauriens, de rejetés, de rebuts... Les âmes damnées de l'Empire et de diverses sociétés humaines.
Louise a bien choisit le nom de son cabaret.
Nous étions la lie, elle a fait de nous le vin... Certes pas un nectar digne des rois, mais nous sommes devenus quelque chose, et nous lui devons tout. C'est pour cela que nous avons tous décidé de la suivre jusqu'en enfer s'il le fallait... Et depuis quelques semaines nous en avions pris le chemin...
Depuis cette nuit là...

Nous étions en route pour la foire de Ziegelheim afin d'y présenter un spectacle que nous préparions depuis des mois. Nous avions fait halte pour la nuit aux abords d'une forêt. L'endroit semblait sûr et, dans cette région de l'Empire, il n'y avait pas de menaces majeures comme celles auxquelles nous avions du faire face aux abords de la Drakwald par exemple... Nous avons donc décidé de faire une dernière répétition avant notre grande représentation.
La majeure partie des numéros s'est déroulée sans problème. Nous venions d'achever la démonstration de nos danseuses et Yasmine a souhaité s'exercer à nouveau.

Ah Yasmine... Notre rayon de soleil à tous. La fille de Louise. Notre réservoir de joie de vivre et de sourires. Les rumeurs les plus folles circulent à son sujet au sein de notre petit groupe, et son enfance ne semble pas avoir été facile... Cependant elle gardait l'innocence des enfants de son âge...

Mais ce soir là... Elle a été enlevée...
Tout s'est passé très vite. Elle venait de lancer le sort du « chardonneret flamboyant », comme elle aimait l'appeler, lorsqu'un puissant hurlement nous fit sursauter. Des orques sortirent soudainement des fourrés alentour et se jetèrent confusément sur nous. L'un d'entre eux agrippa Yasmine et ordonna le repli. Nous parvînmes à en blesser certains mais plusieurs des nôtres tombèrent. Leur cible était clairement la petite aussi, ils ne prirent pas le temps de se battre.
Pistolets au poing, je me lançai à leur poursuite aux côtés de Vigo qui considérait Yasmine comme sa propre fille, pendant que Louise criait des ordres au reste du groupe pour organiser la chasse.
Mal préparés, mal équipés et surpris, les orques nous distancèrent facilement. Vigo et moi nous fûmes rattrapés par un petit groupe de nos amis mais il était déjà trop tard.
De retour au campement, la décision fut prise d'envoyer nos deux meilleurs chasseurs, Bleizh et Bran, traquer le groupe d'orques. Ils nous serviraient d'éclaireurs et nous pourrions les suivre à distance.
Nous avons pris le temps d'enterrer nos morts et à peine celui de les pleurer... Puis nous sommes partis...

Depuis nous sommes sur la route, voilà des semaines. Nos rêves de gloire ont été mis de côté pour retrouver la fille de celle qui nous a tiré de notre misère... Et ce même si nous devons rejoindre les kidnappeurs dans les ténèbres où ils ont décidé d'aller...




Extrait de « Mes Mémoires », carnet de voyage de Harek :

Cela fait plusieurs jours que nous avons quitté le village des orques. Au moment où j’écris, je suis assis devant du feu, avec Khyl. Kregk vient de me réveiller, c'est à mon tour de monter la garde.
D’après ma carte, nous n’allons plus tarder à arriver à proximité d’un village, et je n’en suis pas mécontent. La forêt, c’est bon pour les elfes et les orques. En plus, les arbres, c’est pas bon pour la santé, c’est ce que disait mon oncle Guldir… avant qu’un chêne ne lui tombe dessus. Après il ne disait plus rien du tout, le pauvre.
Il faudra acheter des armures et de nouvelles armes. J’espère que ces Umgi* auront des objets de bonne qualité. Il ne faut pas trop compter là-dessus, avec ces gars là.
Ce soir, c’est Järk qui a pris le premier tour de garde, accompagné par le plus jeune d’entre nous, Tjdorh. J’ai enfin pu me reposer tranquillement, au moins pendant quelques heures.

Je finirai donc là dessus, en espérant pouvoir continuer ce carnet dans les jours à venir, mais j’ai comme un mauvais pressentiment. Et vous, oui vous qui lisez ce carnet, vous qui m’avez suivi jusqu’ici, vous qui avez prouvé être digne de lire ces ligne, j’ai une question pour vous :

Croyez-vous au destin ?


Lorsque Harek ouvrit les yeux, Kregk était penché sur lui. Pendant un court instant il eut peur. Il faut dire que le Tueur n’avait pas une tête d’ange, avec ses cheveux et sa barbe orange, auxquels s’ajoutaient divers reste du Kuri mangé il y a quelques heures. Ajoutez à cela un sourire révélant des dents jaunâtres, et parfois même pas de dents du tout, et l’odeur de sueur qui se dégageait du nain, et vous avez… une crise cardiaque !
-Que se passe-t-il ? demanda Harek, une fois la surprise passé.
-Pas grand chose, à part quelques lièvres qui sont passé nous voir, j’en ai profiter pour remplir le sac de provisions, répondit le tueur, enfin bon, c’est ton tour chef.

Le jeune noble se leva péniblement, et sortit de sa tente. Le feu semblait sur le point de s’éteindre, mais Khyl, un des arbalétriers avec qui il passerait les trois prochaines heures, avait rapporté du bois. Tous les autres dormaient. Il s’assit à même le sol, et déplia une carte de l’Empire. Il l’étudia pendant plusieurs minutes, puis en déduisit une position approximative de leurs cibles.
-A ton avis Khyl, vers où se dirigent les orques ? Nous avons beau les poursuivre depuis des jours, je mettrai ma mains à couper qu’ils ont au moins deux jours d’avance sur nous.
L’intéressé parut surpris que le noble lui demande son avis.
-Et bien, d’après les trace que nous avons relevé, ils semblent se diriger vers l’ouest. Je ne vois pas très bien ce qu’ils veulent, ni où ils vont, mais une seule destination semble probable : La Cité des Damnés.
-Mordheim ? Que vont ils faire là bas. Ils se fichent pas mal des trésors qu’ils pourraient y ramasser.

Même s’il n’en laissait rien paraître, Harek était inquiet. Il avait déjà entendu parlé de cette cité. Certains nains en était revenus, riches pour certains, morts pour les autres. Il avait entendu dire que ce lieu avait été maudit par le Dieu humain, celui là même qui avait aidé son peuple, des siècles auparavant, à combattre une terrible armée d’orques.
Tout en réfléchissant, Harek sortit un carnet, et commença à écrire. Il le rangea au bout de quelques minutes, et se mit a observer les alentours du campement, guettant le moindre bruit. Les heures défilèrent, et bientôt il pût retourner se coucher.




Nous étions autour du feu de camp, tous réunis, pour mettre au point ce que nous savons sur nos poursuivants, nos ennemis, notre but. Tenqualteq recevait en ce moment même un message télépathique du slaan Inuiquinzi, nous en saurons surement plus tout à l'heure.
-Commensssons,dis-je.
Fertinzi prit le premier la parole.
-Nouss pourrrions dire que cess sutpides orques doivvent être en quêête de vengeansse.
Chacun donna son opinion à tour de rôle, et il ressortit vite nos ennemis potentiels. Des orques nous poursuivent surement à l'heure actuelle, des druchii pour on ne sait quel motif, et nous poursuivon donc un des femelles, une mère avec sa fille, dont nous ne savons rien. La situation n'était pas très encouragente, mais nous ne devions pas échoué.
Soudain, Tenqualteq vint vers nous la mine grave, ayant fini sa méditation.
-Less drucchii nous pourssuivent égallemennt le médaillon, pour l'uttiliser avec leurr immonde magie, et ilss penssent que nous l'avons. Malgré cett ennui, Ulthuan, selon Inuiquinzi, aurait des guerrriers ici, qui pourrront nous aider facce aux drucchii.
Il prononça ce dernier mot avec une haine qui ne lui ressemblait pas...



Ils avaient couru pendant longtemps. À travers les bois la plupart du temps, parfois dans les champs lorsque la forêt faisait place à la plaine. Ils avaient suivi les étoiles et la lune noire, toujours vers l'Est. Kerrhog n'avait jamais voyagé si loin du territoire de sa harde, mais il n'était pas inquiet. Il était en pèlerinage pour les Dieux, et nul ne pouvait se mettre sur son chemin.
Après dix jours de voyage, l'air s'était chargé de magie, au fur et à mesure que la cité déchue se faisait plus proche. Kerrhog la voyait dans ses rêves, il marchait dans ses rues désertes et désolées, à la recherche de quelque chose. Il entendait une voix dans sa tête, tantôt impérieuse, tantôt suppliante, l'incitant à se rendre au cœur de la ville, là où le cadeau des Dieux l'attendait. Chaque nouveau rêve le menait un peu plus loin dans le dédale des ruines et chaque réveil était plus difficile que le précédent. Il savait que ses guerriers étaient également affectés par la proximité de la cité, et Morkhag plus que tout autre. Le chamane parlait souvent durant son sommeil dans une langue inconnue du Wargor, mais prétendait ne se souvenir de rien après coup. Kerrhog savait qu'il mentait, mais ne pouvait pas le forcer à lui révéler ses visions. Pas encore.
À présent, ils n'étaient plus seuls. Beaucoup de guerriers convergeaient vers Mordheim, seuls ou en petits groupes. Des humains bien sûr, mais également des nains, des ogres et des peaux-vertes. Kerrhog avait même entrevu des hommes-rats et d'autres créatures encore plus étranges se diriger vers la cité. Il savait que tous poursuivaient le même but, même si ils n'en étaient pas conscients. Tous répondaient à l'appel des Dieux, à cette voix qui résonnait dans son crâne. Tous devenaient des adversaires mortels à vaincre pour accéder à l'ultime récompense, mais Kerrhog était confiant en sa force. Lui et sa harde pénétreraient bientôt dans la ville, et malheur à qui se dresserait sur leur route.



Encore une nuit près du feu... La fatigue nous gagne et ma plume s'en ressent. Notre traque dure depuis des semaines et nous ne semblons pas rattraper le retard que nous avons sur eux. Nous sommes lourdement chargés mais il n'était pas question d'abandonner les roulottes et le matériel.
Je ne sais pas si je dois écrire « heureusement » mais toujours est-il que nous connaissons leur destination. Lorsque le nom de cette ville maudite a été évoqué, un frisson d'horreur est passé dans le camp...

Pourquoi cette bande de sauvages a-t'elle décidée de se rendre droit en enfer... Je n'arrive pas à me l'expliquer, et les informations que nous avons réussi à soutirer à notre nouvelle « recrue » sont plus que floue.
Oui, nous avons un nouveau compagnon de route, même si cela ne me plait pas. Louise a toujours été tolérante et, après tout, le cabaret n'est qu'un ramassis de parjures, de hors la loi et autres rejetés, mais nous venons de franchir un cap dans l'acceptation des différences. Nous voyageons avec un orque.

Cet imbécile tentait lui aussi de rejoindre le groupe que nous poursuivions, et c'est nous qu'il a rattrapé. Il nous est tombé dessus de nuit, comme si c'était une tradition dans leur tribu... Mais seul contre le cabaret, il n'a pas pu faire grand chose. C'est Vigo qui l'a eu, d'un grand coup de marteau derrière la tête. Une sacré gueule de bois que ça lui a fait à la grenouille!
Au réveil nous avons été assez persuasifs pour qu'il nous raconte ce qu'il savait... Une sombre histoire de shadock que je n'ai pas franchement saisit... Je me rappelle juste avoir entendu un cri similaire lors de l'enlèvement de Jasmine.
Louise a été particulièrement convaincante et a réussi à faire gober à ce « Burg » que nous étions en chemin pour rejoindre, pacifiquement, ses amis. Sa fille était d'ailleurs avec eux de son plein gré en tant qu'émissaire du Grand Shadock, ou quelque chose de ce genre... A voir le visage ahuri et admiratif du crapaud, il n'a eu aucun doute.

Depuis Burg nous sert de guide.
Il n'est pas désagréable et même plutôt de bonne compagnie... Du moins pas pire que nos autres compagnons. Le seul réel point néfaste est le niveau sonore que peuvent atteindre ses ronflements! Si je suis, en ce moment même, en train d'écrire ces quelques lignes, des poches sous les yeux et le verbe bien moins sûr qu'à mon habitude, c'est que le grognement permanent qui émane de l'endroit où Burg s'est allongé m'empêche de trouver le sommeil. Il a pourtant eu la gentillesse de se coucher un peu à l'écart du camp...
Pourtant il va bientôt nous falloir toute notre attention et tous nos réflexes... Car il y a quelques jours Burg s'est souvenu du nom de la ville que ses congénères tentent actuellement de rallier. Le silence s'est soudainement abattu autour du feu. C'est un nom que je peine à écrire sur ce journal... Car désormais nous savons que nous nous rendons à Mordheim... La cité des Damnés...




***


*Umgi : Humain (Khazalid)
*Kuri : sorte de ragoût confectionné avec ce que les nains trouvent sur leur chemin (Khazalid)


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MessageSujet: Re: Historique CDA - mordheim   Historique CDA - mordheim Icon_minitimeVen 19 Fév - 12:21

Le lendemain matin, nous sommes repartis en direction de Mordheim, car c’est là-bas, apparemment, que se trouve le médaillon de Xualatipeq. Nous sommes donc sur nos gardes, car peu de choses se sont passées comme prévu depuis le début du voyage, de nombreuses embuscades entre autres.
-Nouss ssommes à mmi-cchemin de Morrdheim, nous annonce Tenqualteq, maiss nos épreuvves commenssset à peine…



Skrash observa le manège du mort-vivant avec une curiosité non feinte. La pitoyable créature était méconnaissable depuis le début de sa métamorphose. Une corne d’os massive avait poussé sur le côté de son crâne, déchirant le vêtement sombre dont le vampire l’avait affublé. Lui aussi se désintéressait momentanément des corps des elfes pour étudier le comportement imprévisible de son immonde familier. Contrairement aux goules ou à leurs récentes recrues de petite tailles, il ne c’était pas rué sur les corps. Non il avait erré un moment, se déplaçant en tanguant tel un manchot entre les corps, avant de s’immobiliser devant le cadavre d’un porte-bannière à l’armure défoncée. Mais là encore il avait ignoré les tripes à l’air de l’elfe, et avait vigoureusement agrippé le manche de la bannière.

Immobile sous la lune, Skrash discerna le sourire amusé qui ornait les traits du vampire se caressant machinalement le menton, alors que partout autour d’eux montaient les bruits horribles de mastication écœurants, succions, moelle qu’on aspire de leurs habitacles. Dans une odeur d’entrailles mise à nu sous la lune qui faisait frémir les moustaches du skaven, Mandrak avança et, attrapant l'extrémité du tissus soyeux de la bannière avec laquelle la créature lutait pour lever son sinistre trophée, il arracha ce qu’il restait d’étoffe et contempla un moment ce qu’il tenait à la main. Le phénix, emblème de cette race, avait soigneusement été découpé. Il eu un léger rire en imaginant les orques violer le symbole des oreilles pointues alors que son familier poussait des glapissements ravi en agitant le support de la bannière en tout sens. Il frappa sur le crâne l’un des gobelins aux poignets plongés dans un cadavre froid, le menton dégoulinant d’hémoglobine, un morceau d’intestins dépassant entre ses petites dents pointues.

Au campement fortifié des orques il avait lut dans les entrailles de l’une des peaux vertes, et après quelques minutes de silence, avait relevé une trentaine des plus petit personnages, pour le plus grand plaisir de son aberration de compagnie. A la bâtisse de l’ermite il avait laissé une vingtaine des morts-vivants humains, peut discrets, le skaven partant en avant chercher un refuge pour la prochaine nuit.



Des le lendemain, le sorcier skaven du clan Kaere rattrapa les nains qui avaient ravagé le campement, avançant lentement et trainant de lourds paquetages. De nouveau allongé au sommet d’une colline, il observait ces créatures vivant habituellement dans les montagnes. Ils étaient absolument tous pourvu d’une imposante toison de fourrure sur la partie inférieure du visage. L’hurluberlu arborant une crinière rousse beuglait et riait si fort que Skrash l’avait entendu bien avant de sentir leur présence,e t ce malgré son odorat sur développé. Cependant, l’un des guerriers nains pointa soudain son doigt boudiné dans sa direction en frappant son voisin du coude. Le mutant retroussa les babines et dégout et hérissa le poil, avant de brusquement faire volte-face et détaller dans les collines. Un conflit ouvert sans malepierre ni l’autorisation du vampire lui aurait probablement coûté cher...




Celà fait une heure que nous marchons, sous un soleil de plomb. Ce n’est pas bon pour nous, lézards à sang froid, aussi avons nous pris le risque de tomber dans un piège, en continuant notre route sous le couvert des arbres bordant la route. Ma foi, ceci est fort rafraichissant. Notre progression a été elle aussi boosté (NdR : pas très lézard mais je ne trouvias pas d’autres mots…), car nous nous mouvons plus aisément dans les arbres et les racines. Ca semble trop beau pour qu’il n’y ait pas quelque chose de mauvais dan sl’air…

Deux heures de plus à courir et slalomer entre les arbres, et nous étions à peine fatigués. J’aperçois d’ici la lisière de la forêt, nous continuerons donc sous ce terrible soleil.
-Preneez gardes, dis-je, ce serait le lieu idéal pour une embuscade.
Nous sommes sortis de la forêt et…… rien. Rien n’est arrivé. Rien ne s’est passé. Mes craintes n’étaient pas fondées, et heuresement ! Comme quoi, nous pouvons avoir de la chance sans qu’il y ait un coup fourré derrière…

Nous sommes désormais en fin de journée, et l’eau pure mais aussi les vivres commencent à manquer. Pour pouvoir se ravitailler jusqu’à la fin du voyage, Tenqualteq organise plusieurs groupes chargés de chasser, chercher de l’eau pure et trouver un abri pour la nuit. Avant de partir, nous avons pris une pause, pour pouvoir se revigorer avec ce qu’il nous reste à boire, pour pouvoir se donner le plus possible à la recherche de vivres…

*Passage dans la peau de Sibli, skink à grande crète pour les parties qui suivent.*

Mon groupe, composé de moi-même, Sibli, de Tincqi et Wincqi, deux éclaireurs skinks, a été chargé de trouver un endroit propice au sommeil de la cohorte. Nous avons pensé que le meilleur lieu serait en forêt, donc c’est dans un bois non-loin que nous avons commencé nos recherches. Après avoir quadriller les alentours pour ne pas avoir de mauvaises surprises, nous entrons dans la forêt. Il en ressortit assez vite un lieu, un clairière pour être précis, qui convenait à nos attentes. Un panneau nous a signalé son appelation, soit « clairière de Clairbois », et j’ai trouvé que ça lui allait très bien ! Au milieu siège une petite maison bancale, avec quelques humains males autour…

En nous approchant, nous voyons que ce n’est pas des humains… mais des zombies. Ils errent de ci de là, sans but. Nous ne connaissons pas bien les zombies, aussi nous nous sommes arpprochés prudemment de leur position. Un zombie se retourna dans notre direction, loucha sur nous, et… se retourna. Voyant leur stupidité et leur lenteur, nous passons tout de suite à l’attaque. Nous dégainons nos sarbacanes et libérons une pluie de projectiles mortels sur les zombie. Nombre d’entre eux s’écroulèrent et nous nous ruons sur les survivants. Je bondis en avant, en clouant un sur le sol de ma dague. Je me retourne, et les zombies commencent à réagir. Je ne perds pas de temps et je me jette sur les autres. Tincqi et Wincqi se débrouillant très bien, je me concentre sur mes adversaires, et je trance un bras de l’un, coupe en deux un autre…

Quelques minutes plus tard, plus aucun zombie n’est debout. Nous nous apprêtons à visiter la cabane, quand nous entendons un gémissement derrière, et nous constatons avec horreur que tous les zombies commencent à se relever ! Nous chargeons donc, et nous répondons leurs membres sur le sol humide de la clairière, déjà couvert de sang vermeille. Nous les massacrons donc pour la seconde fois et ils se re-relève. Après une bonne demi-heure de lutte, nous étions à bout et les zombies commencent à nous submerger. J’évalue rapidement la situation, nous sommes fatigués, il ne reste que peu de temps avant que les morts nous fassent passer au même état. Il doit bien y avoir une solution, me dis-je. C’est à ce moment là que j’aperçois, à l’autre bout de la clairière, un de ces monstres, armé duquel jaillit une lueur verte, la même que celle des corps des zombies qui se relèvent sans cesse.
-Couvvrez-moi, lançai-je à mes compagnons.
Ceux-ci rassemblèrent leurs dernières forces pour occuper les zombies…

Je m’élance vers la maison et grimpe en quelques secondes sur le toit. Je n’avais pas le droit à l’échec, la vie de Tincqi et Wincqi dépend de moi. Le zombie est loin, mais je peux l’avoir. Je sors ma sarbacane. Je vise. Je souffle. Le projectile sort à toute vitesse… et transperce le cerveau moisi du zombie, qui s’écroule lourdement dans la poussière. Les zombies aux prises avec mes skinks éxplosèrent dans une gerbe de sang, aspergeant goulumment mes acolytes.
-Finalemment, cett endroit n’est pass ssi propissse, dis-je…


A la mi-journée, il parvint finalement à trouver une ruines dont les entrailles satisferaient le mort-vivant, et rebroussa chemin. Cependant, à peine après avoir dépassé de nouveau les nains, et cette fois prit garde de ne pas être repéré, chose aisée grâce à ses sens largement supérieurs aux leurs, ils flaira l’odeur de chair en état de putréfaction qui peut à peut devenait habituelle pour lui. En moins d’une chandelle il fut sur eux. Les créatures mortes-vivantes se trainaient dans sa direction, avançant d’un pas lent et sans conviction. Un nuage d’insectes les entouraient à présent, les suivant comme une ombre morbide. Mais ils s’immobilisèrent en le rejoignant, et restèrent debout, immobile, sous l'œil étonné du skaven aux moustaches que l’odeur faisait frémir. Il balaya nerveusement le sol de sa queue. Visiblement le maître avait décidé qu’ils parcourraient une plus grande distance cette nuit, car sans ces cadavres réanimés la distance qu’ils auraient déjà parcourus était bien plus importante. Hérissant le poil, il s’élança de nouveau vers le nord, les créatures reprenant aussitôt leur avancée sans but, poussés par la volonté implacable du vampire nécromancien.

Il fut de retour aux ruines peut avant le couchant, et, pour la première fois depuis bientôt quatre jours, se roula en boule et put se reposer, la fatigue des aller-retour pour analyser la région avant l’arrivée de Mandrak saisissant la moindre parcelle de son corps. Ainsi lové dans les entrailles du bâtiment, il s’endormit instantanément. Il avait dut réaliser un large détour pour éviter des nabots barbus, car les cadavres n’avaient nullement le réflexe de se dissimuler ou contourner l’ennemi, se contentant de suivre la direction la plus rapide pour suivre le skaven.

Un peut avant minuit, Mandrak dévisagea avec un rictus méprisant la créature recroquevillée sur la pierre froide. Ses flancs amaigris ces derniers jours ondulaient au rythme de son souffle sifflant. L’homme-rat ne perçut à aucun moment la présence du vampire et son familier serrant contre le lui la hampe de bannière. Le crâne lumineux contre sa hanche, le seigneur nocturne tendit un index osseux et aux veines visibles sous sa peau blême. Murmurant du bout des lèvres d’anciennes paroles, la température de la pièce chuta brusquement, une légère brise animant les poussières.

La fourrure sombre du skaven frémis lentement, et sa queue ondula doucement. Lentement, une silhouette blafarde et silencieuse prit forme, gémissant et implorant sans bruit l’invocateur. Mais celui-ci, implacable, désigna le corps, et, mue par une volonté supérieure, l’esprit fut poussé vers le corps frémissant. Un halo de lumière nimba la jonction entre le spectre et le sorcier, mais, malgré les cris d’agonie inaudibles et ses supplication, l’essence du revenant se déversa dans le corps. Peut à peut sa taille diminua, seul son visage restant apparent.

Soudain Skrash repris conscience et bondit sur ses pattes, fouettant l’air entre Mandrak et lui et le menaçant instinctivement de ses crocs. Mais alors que la créature difforme a son côté se précipitait contre les bottes de son maître, celui-ci les ignora tout deux et acheva son envoûtement, les résidu de l’invocation brutalement inspirés par les narines du skaven. Ses yeux s’exorbitèrent subitement et il s’écroula en suffocant. Misérablement, il agonisa quelques instants sur le sol, aux pieds du vampire souriant

- Je t’avais prévenu. Je t’apprendrais à me craindre. On ne refuse pas mes présents, déclara-t-il en virevoltant soudain.

En geignant, la créature enfoncée dans sa capuche de gobelin se précipita gauchement sur ses talons, traînant sa hampe derrière elle, rebondissant et raclant sur sol à chacune de ses petites enjambées.

Les minutes défilèrent, paraissant des heures à la créature. Il sentait... il sentait cette présence en lui, ondulant furieusement afin de se libérer de cette enveloppe la retenant, meurtrissant le sorcier homme-rat. Son corps s’agita de spasmes violents, une sueur gluante suintant de chaque pores de ça peau. Il sentait cette présence, là, contre lui, violant chaque parcelle de son corps, menaçant de l’anéantir, ravageant son corps... et soudain sa colère prit le dessus.

Guidé par une froide détermination forgée au cours des années écoulées dans la lutte de chaque instant de la nation skaven, Skrash écrasa soudain l’autre esprit, le broyant sans pitié avec une puissance qu’il ne se connaissait pas. Alors que l’instant précédent il se mourrait, il avait anéanti de sa simple volonté l’esprit ayant profané son corps. Encore tremblant, il se redressa, sa queue gisant mollement dans son dos. Ses moustaches pendantes frémirent. Et, lentement, il prit conscience d’une énergie jaillissant soudain en lui. Il redressa son museau allongé, chaque partie de son corps s’agitant de cette force l’investissant. Il gronda d’orgueil, et bondit soudain hors du sous-sol.

Une jambe en balancier, Mandrak attendait patiemment l’arrivée du sorcier depuis une hauteur. Un sinistre sourire s’étira sur ses lèvres comme l’homme-rat déboulait soudain et bondissait dans sa direction avec une colère palpable. Tout crocs et dagues à nus, il se rua sur Mandrak... et s’immobilisa aussi soudainement face à lui qu’il était apparu, faisant trébucher de surprise la créature osseuse et suintante qui s'emmêla dans son vêtement en poussant de petit cris. Grimaçant de rage, chaque partie de son corps tendue à se rompre, Skrash fusilla le vampire du regard.

- Tu ne pensssais pas qu’en t’offrant mes dons je te laissserais me trahir, susurra-t-il sans s’offusquer des efforts du skaven pour défaire les liens invisibles le retenant. Inutile de te démener, créature velue, cracha le vampire. Les liens qui te retiennent ne sssont pas matériels. Ils sont isssi... déclara-t-il doucement en touchant de l’index la tempe de la créature. ET ICI ! Cracha-t-il soudain en arrachant la moitiés de l’oreille droite du sorcier d’un mouvement vicieux de l’index dans une gerbe écarlate.


Mandrak se releva et dirigea dans la foulée sa cohorte morte-vivante au nord, laissant le skaven désemparé dans la ruine. Seul demeura avec le familier monstrueux, observant bêtement le mutant des deux boules rougeoyantes lui servant d’yeux. Laissant son étrange hochet au sol, il approcha timidement, et tendit un doigts osseux comme l’avait fait plut tôt son maître. L'œil jaunâtre et tacheté de vermeil du rat mutant se tourna brusquement dans sa direction, et l’instant suivant aberration osseuse roula a plus d’un mètre en piaillant, la queue noueuse et puissante de Skrash ondulant avec vivacité autour de lui. Il se tourna lentement vers l’astre lunaire, et ses babines se retroussèrent se colère, dénudant ses crocs.


Ca faisait deux jours que les orques couraient toute la journée, pour éviter que les humains qui les poursuivaient ne les rattrapent.
Cependant Bodork ordonna une pause. Il semblait avoir distancé les humains, de toute façon il pensait que ceux-ci n’irai de toute façon pas bien vite a cause de leurs roulotes.

« Stooooop ! Cé la poz’ ! »

Bodork posa la fillette qu’il avait capturé qui se trouvait attachée dans son dos pendant les voyages. Il la regarda, et vit qu’elle pleurait.
Il décida de lui parler pour la première fois depuis qu’il l’avait enlevée :

« Pourkoi euk’tu chiale toi ?
-Vous voulez me manger ! répondit la petite en sanglotant à chaude larme.
-T’mangé ? MOUHAHAHA ! K’est y fait dir’ ça ? »

La gamine pointa alors sont doigt sur les autres orques qui s’étaient assis pour profiter de la pause : Tous lorgnais les danseuses enlevées (qui avait été ligotés et bâillonnées) avec la bave aux lèvres.
L’un d’eux détourna sont regard vers la petite fille terrifiée, et passa sa langue sur ses babines.

« Pourkoi k’vou rgardé les zumaines kom ça ?
-Kourir pendan 2 jour’ tout’ la jour’né ça kreuse le stoma ! répondit un orque qui était proche de son chef.
-N’y pensé mêm pa ! Il é or de kestion k’vou fouté vos pat’ d’su ! Hurla Bodork. D’ja ke je vou zé pas permi de les piké au zom alor… »

L’orque noir se leva pris les danseuses qui le regardaient terrifiées, et les mis en sécurité avec la fillette près de l’endroit ou il avait posé ces affaires.

« Vou zinkiété pa tan ke je sui là yora pa de problèm’. »

Il fit durer la pause pendant une deux heures, et il voyait que les humaines le regardait avec une sorte de confiance désormais.
Il desserra leurs liens et enleva leur baillons, en leur faisant promettre de pas trop l’ouvrir pendant le voyage.
Il passa la première demie heure de la pause à expliquer aux femmes pourquoi il avait enlevé la fillette dont il connaissait désormais le nom, Yaks’min (Il n’arrivait pas a prononcer le nom correctement).
Il leur expliqua également qu’il était hors de question que ses boys fassent du mal à "l’émizaire du gran shadock é cé zamie".
Il leur promis de les rendre a leurs semblable une fois la pierre de charisme trouvée.

Ce n’est pas la première fois qu’il se montrait "clément" avec les captives, déjà la première nuit de leur capture, lorsque le groupe s’était arrêté pour dormir quelques minutes, il avait foutu un bon coup de poing sur le crâne d’un orque qui s’empressait d’arracher les vêtements d’une des danseuses, visiblement pour abuser d’elle.
Depuis ce temps il garde toujours un œil sur le comportement de ses boys.
La suite de la pause était destinée à dormir, enfin en théorie.

Tout le monde dormait, sauf Bodork, qui ne veillait que d’un œil. Au bout d’un certain temps, il entendit un cri, et illico il était de nouveau sur pied.
Il vit qu’un orque s’était jeté sur une des danseuses avec un couteau à la main. Notre chef, se jeta sans arme dans la mêlée pour venir en aide à la femme en détresse : Il repoussa l'agresseur d’un grand geste et l’envoya valdinguer 2 mètres.

« Toaaaa ! Ke feuzé tu a cet’ femme ?
-Mé chèf ! Jé faim é elle est tro apétissant’ ! J’me disé kon pouré mangélé jamb’, elle s’en serve’ pa puisqu’on lé porte !
-GRRAAAAAA ! Jé dit non ! »

Bodork attrapa la gorge de l’impertinent pour l’étrangler. Celui-ci se débattit, mais ne pouvait rien contre un orque noir. Lorsque le gêneur s’arrêta de bouger, il le jeta au sol. Il fit que tout le monde était réveillé et le regardait.

«Ke ceci vou serv’ d’examp’ ! En attendan, ya d’la viand’ fraiche au menu mé zamis ! »

Il se retourna pour voir si la danseuse n’avait pas de blessure, celle-ci l’attendait sans égratignures. Yasmine s'approcha, lui fit signe de s'abaisser, ce qu'il fit, et lui déposa un bisou sur la joue. Bodork passa du vert foncé au rose. Une voix de petite fille parvint ses oreilles:

« Merci Big Daddy ! »


Le hallebardier était fermement campé sur ses jambes, et pointait son arme sur le torse nu de Kerrhog, prêt à plonger la lourde lame dans la chair de l'homme-bête. Ce dernier ne ralentit pas son allure pour autant, et couvrit les quelques mètre qui le séparait de son ennemi d'un bond puissant en hurlant son cri de guerre. Le temps sembla se figer autour des deux combattants alors que Kerrhog, emporté par son élan, percutait de plein fouet le soldat. Une fraction de seconde avant de s'empaler sur l'hallebarde, le chef Homme-Bête la détourna d'un coup de hache, et son lourd couperet s'abattit sur la tête de l'humain, la fendant en deux dans un horrible craquement. Le corps fut parcouru de spasmes alors qu'il réalisait sa mort et glissa mollement au sol. Kerrhog planta un sabot sur le torse de son adversaire vaincu, et dans un cri de triomphe, dégagea sa lame. Autour de lui, l'escarmouche battait son plein, les cris des humains et des Gors se mêlant dans un vacarme assourdissant ponctué par le fracas de l'acier sur l'acier. Avant de plonger une nouvelle fois dans la mêlée, Kerrhog lança un regard en direction des cieux nocturnes. Morrslieb rougeoyait au firmament comme le cœur d'une bête immense, incitant les vrais croyants à toujours plus de carnage. Un sourire carnassier passa sur le visage bestial du champion Homme-Bête, qui se rua dans la bataille avec une fureur renouvelée.


Werner se réveilla brutalement lorsque le rat réussit à percer la peau au niveau des côtes. Avec horreur, il vit la forme noire et sinueuse du rongeur s'échapper de la plaie béante de son torse, sa fourrure rendue gluante par le sang. Le rat vit quelques pas sur le ventre de Werner et se retourna, plongeant ses petits yeux rouges dans ceux de l'humain pétrifié, avant d'éclater d'un rire caquetant et cruel. Un autre rat s'extrayit alors de l'horrible blessure, puis un autre, puis un autre encore. Des dizaines, des centaines de rats se déversaient du torse ravagé de Werner, recouvrant le monde de leur multitude crasseuse. Et toujours le premier d'entre eux riait d'un rire de dément, de plus en plus fort. Werner laissa échapper un long cri d'horreur et de souffrance inarticulé, et se réveilla pour de bon.
La réalité était à peine moins terrible que le cauchemar. Les rats avaient disparu, Sigmar soit loué, mais la douleur était toujours là, violente, exclusive, insupportable. Un rire cruel résonnait encore dans ses oreilles, avec une netteté douloureuse. Werner trouva la force de lever la tête en direction du ricanement, et réussit à apercevoir la forme malingre de l'Ungor qui se tenait devant lui. Ce dernier, surpris par le mouvement de l'humain, laissa tomber la baguette taillée en pointe qu'il utilisait pour torturer sa victime et recula craintivement derrière la forme rassurante du Gor le plus proche. La mémoire des dernières minutes revint brutalement à l'esprit embrumé de Werner: le bivouac dans les ruines de l'auberge fortifiée, la tombée de la nuit, le cri de la sentinelle prévenant de l'attaque, la bataille, et puis le monstrueux homme-bête au masque de fer arrachant la pointe brisée de sa lance de son flanc et le poignardant à son tour avec. Il baissa la tête, et constata l'étendue des dégâts: la plaie béait largement, laissant voir les organes internes à travers les esquilles d'os. Werner n'était pas médecin, mais ses années de soldats lui avaient appris à reconnaître une blessure grave quand il en voyait une, et celle-ci était très grave, très probablement mortelle même. Cette pensée le soulagea. Il connaissait la cruauté des Hommes-Bêtes, et ne tenait pas à souffrir la longue et douloureuse agonie que cette engeance démoniaque offrait toujours à ses victimes. Il espéra seulement que Sigmar lui donne la force de mourir dignement.
Son attention fut attirée vers des préoccupations plus terre à terre lorsque la forme imposante de Kerrhog vint se planter devant lui. Le chef Homme-Bête rayonnait d'une aura de puissance impie, et malgré le fait qu'il n'ai plus rien à perdre désormais, il ne put s'empêcher de détourner le regard lorsque le Gor planta ses yeux dans les siens. La voix du mutant, animale et rocailleuse, forma laborieusement des mots en Reikspiel:
« Où vous aller? »
Werner ne répondit rien. Maintenant que son tour était venu, il voulait racheter sa vie de pêchés en défiant jusqu'au bout les ennemis de l'Empire, comme dans les histoires que sa grand-mère lui racontait, il y a tellement longtemps. Il ferma les yeux et ignora du mieux qu'il put les grognements inquiétants de son interlocuteur, qui répéta sa question avec difficulté. Encore une fois, Werner se tut et tenta de se souvenir d'une prière, n'importe laquelle.
Kerrhog rugit de colère devant le silence de son prisonnier, et se retint à grand peine de le couper en deux. Barskhar aurait agit ainsi, mais Barskhar était stupide, et Kerrhog ne l'était pas. Cet humain savait quelque chose, et il allait lui révéler, de gré ou de force. Seulement après, Kerrhog le laisserait mourir.
« Murzog »
La silhouette torve de l'Ungor pénétra dans son champ de vision, la tête baissée en signe de soumission. Kerrhog renifla méprisament, prévenant la misérable créature de l'approcher plus avant. Il désigna la forme prostrée de l'humain et vit avec dégoût une joie perverse illuminer les traits déformés de l'Homme-Bête. Il était humiliant d'être obligé de recourir aux talents de tortionnaire de l'Ungor, mais c'était sans doute le moyen le plus rapide et le plus efficace de faire parler le prisonnier. Murzog ramassa la baguette qu'il avait laissé tomber et s'approcha prudemment de Werner, partagé entre l'ardent désir d'infliger la souffrance à autrui et la crainte de voir sa victime se défendre. Constatant que cette dernière l'ignorait totalement, il laissa ses instincts les plus vils prendre le dessus.
Une nouvelle fois, le monde explosa dans une vague noire de souffrance autour de Werner, balayant en un instant la prière qu'il récitait mentalement et ses résolutions de mourir en héros. Il ouvrit les yeux, mais la douleur obscurcissait sa vision. Il pouvait seulement distinguer la silhouette penchée au-dessus de lui fouailler dans sa blessure avec un plaisir évident. Il crut entendre le rire du rat retentir à nouveau dans ses oreilles, mais il n'était plus sûr de rien, sauf de son agonie. C'était bien plus qu'il ne pouvait supporter, il fallait que ça cesse immédiatement, et tant pis pour Sigmar et pour les contes de sa grand-mère.

Werner hurla tout ce qu'il savait, et même plus, aux Hommes-Bêtes. Il ne put pas voir l'intérêt de leur chef à ses révélations, ni la bande repartir en direction de Mordheim, que lui n'atteindrait jamais. Avant de mourir, il renia tout ce en quoi il avait jamais cru, maudit tout ceux qu'il avait aimé, supplia son bourreau de mettre fin à ses souffrances, puis en désespoir de cause, se contenta de hurler sa douleur jusqu'à que sa voix se brise. Alors, et seulement alors, Murzog, après avoir longuement et vainement essayé de nouvelles tortures pour faire réagir son prisonnier, se résigna à rejoindre à son tour la harde.



Toujours bouillonnant de rage, le skaven rejoignit Mandrak en plein milieu des bois, alors que la lueurs tremblante d’un feu de camp au-delà d'épais buissons l’éclairait par instant bref. Les créatures étaient demeurées loin en retrait, et il pouvait sentir la présence d’une quinzaine d’humains face à eux. Il retroussa a nouveau les crocs, et fit un pas en avant, mais fut immobilisé par la volonté inébranlable du vampire.

- Ssstupide rongeur. Ne sssens-tu pas les émanasssions du talisssment dans sssette roulotte ?

Sa haine envers le mort-vivant s’atténua légèrement comme sur son intimation voilée il étendit les parcelles de son pouvoir encore intactes malgré le manque de malepierre réclamé par son corps. Il sentait les quelques humains éveillés surveillant le camp et les corps enroulés dans leurs couvertures miteuses, à même le sol ou dans les ridicules chariotes. Il entendit même avant de sentir la présence malodorante d’un orque parmi eux. Mais c’est son instinct animal et ses sens invisibles qui perçurent la puissante aura émanant de l’une des-dit chariots. Ses babines se retroussèrent une fois de plus. Il fit un pas en avant. Cet objet, quel qu’il soit, lui permettrait de rivaliser avec la sorcellerie de ce maudit mort-vivant, et des multiples malédictions qu’il faisait pleuvoir sur le skaven. Mais Mandrak le retint comme une silhouette se levait dans la limite de la zone éclairée par le feu.

- Nous ne sssommes pas ici pour sssela, pour le moment... et ignorant la seconde silhouette sondant l’obscurité, il cligna des yeux une dernière fois et fit demi-tour, talonné par l’ombre lilliputienne oscillante à chaque pas.

Skrash demeura néanmoins un moment à espionner les humains visiblement mal à l’aise. Il aurait put si facilement les détruire et s’emparer de l’artefact, si facilement... mais la volonté du vampire, courant dans son sang et dans son esprit, l’emporta, et il suivit sans un bruit le seigneur de la nuit.


Ca pue...
Ca sent la mort et la pourriture.
Peut-être n'est-ce qu'une impression, une illusion, un avertissement que ma raison me lance à l'approche de la cité des damnés. Mais à des kilomètres de Mordheim le Mal se ressent.
Nous ne dormons plus très bien... D'ailleurs nous ne dormons plus vraiment, des nuits agitées et peuplées de cauchemars.
Dès demain nous atteindrons les portes de la ville pour nous mêler à la foule qui s'y presse en quête de gloire et d'argent. Nous espérons tous retrouver Yasmine rapidement et ne pas avoir à rester longtemps dans cet endroit maudit.
La tension est palpable au sein de la troupe... Certains d'entre nous sont même devenus subitement croyants. Ils prient pour notre survie.
L'arrivée d'une religieuse au sein de notre caravane n'est peut-être pas non plus pour rien dans cette conversion. Croisée sur la route, elle a décidé de nous accompagner et, bien que je ne sois pas friand de ses discours moralisateurs, sa présence n'est pas déplaisante... Elle aurait fait une très belle danseuse pour notre cabaret.

Un frisson glacé vient de me parcourir l'échine. Je nous sens observés depuis quelques nuits. Une présence malsaine rôde autour de nous. Et ce soir encore j'ai cru les apercevoir: deux pairs d'yeux luisants dans les fourrés, les uns rouges les autres dorés... Un regard glacial et mauvais... Encore une nuit où je ne dormirai pas...


- Nous devons arriver au plus vite à Mordheim, lui confessa Mandrak deux nuit plus tard, en rejoignant le skaven sa cohorte de cadavres ranimés. Les chevaliers de l’ordre du sssang pourraient déjà être sssur les lieux, et ne pas être ssseuls.

Tout en prononçant ces mots, il observait l’astre lunaire, loin au nord. s’asseyant à ses pieds, la créature ridicule ne le quittant plus jouait inlassablement avec son "hochet" redimensionnée, alors que Skrash suivait le regard de son maître. Il eu un haussement d’épaules indifférent. Les conflits des morts-vivants n’étaient pas les siens. Lorsqu’il aurait mis la main sur le gisement de malepierre recherché à Mordheim, il anéantirait Mandrak, s’emparerait du crâne puis de l’artefact mystérieux des humains, rencontrés deux nuits auparavant. Là, plus rien ne pourrait se dresser sur son chemin, et il pourrait prendre la tête du clan Kaere, siéger au conseil des treize !

- En route, ordonna Mandrak en s’avançant dans la nuit, interrompant les projets futurs du mutant.

A la différence de Skrash et toute les créatures mortes-vivantes, le vampire ne prenait pas la peine de marcher lors de leurs avancées nocturnes. Par le biais de ses pouvoirs nécromantiques, renforcés par l’artefact de malepierre, il matérialisait une créature inconnue du skaven. La lumière de la lune passait au travers de l’apparition bleutée, nimbée d’une brume glaciale. Celle-ci se déplaçait sur ses deux pattes arrières, hochant de la tête, laissant des trainées incandescentes là où ses yeux d’un rouge sanguin fendaient la brume. Nul doute que de son vivant, il s’était agit d’un terrible prédateur. Où le vampire avait-il put la rencontrer, cela demeurait un mystère.

Au milieu de la nuit, les tours hautes des ruines de la cité des damnés étaient enfin en vue, et à leurs vues perçantes, ils purent voir l’imposant nombre de lumière tremblantes, témoins des campements provisoires entourant la cité. Le skaven renâcla à approcher davantage des autres races, la sueur, la bière et la crasse empestant de partout, mais le vampire s’avança sans plus d’hésitation. Skrash le suivait, progressant tantôt sur ses pattes postérieures tantôt sur les quatre pattes, demeurant non loin de le l’invocateur et sa créature trottinant derrière lui en couinant. Derrière et à leurs côtés avançaient péniblement une flopée mixe d’humains et de peau-vertes, gémissant et claudicants.

N’importe quel humain croisant leur route aurait été prit de folie à la vue d’un tel cortège. Aux odeurs les entourant, le skaven put deviner que le campement qu’ils approchèrent le plus était composé d’orques et d’une poignée d’humains, décidément en bons termes dans cette région. Sa fourrure se hérissa de dégout. Ce n’est qu’en approchant des haut murs de l’imposante métropole que le vampire tendit d’un geste nonchalant son poing vers le skaven. Lorsqu’il l’ouvrit, il révéla trois pierres non taillée desquelles émanaient une lueur douce jaune-verte.

Ils se présentèrent aux portes sud de la cité sans rencontrer le moindre incident, les bêtes sauvages et rares humains rencontrés fuyants à leur approche. Les immenses portes renforcées d’acier gisaient lamentablement à terre, brisée et soufflée à plusieurs mètres par quelques maléfices. Un groupe hétéroclite d’humains et de halflings jaillit soudain des ouvertures abimées dans les corps de garde, sautant sur leurs victimes, et regrettèrent vite leur méprise lorsque celle-ci s'avancèrent vers eux, tendant leurs mains décharnées pour les saisir, leur soufflant leur haleine putride au visage. Ceux restés sur les hauteurs furent pétrifiés de terreur en voyant et entendant leurs compagnons de fortune se faire dévorer vifs, et après un instant, décochèrent plusieurs tir d’arbalète dans la masse de créatures claudicantes. Ceux-ci furent inefficaces, et provoquèrent seulement l’assaut d’une quinzaine de morts-vivants aux membres déformés ignorant les quelques traits les ciblant, escaladant la parois verticale. Les archers paniquèrent et tentèrent de faire demi-tour, mais un feulement de colère résonna soudain à leurs oreilles avant qu’ils se soient enrobés de lueurs vertes radiantes.

Ignorant les combats dans les hauteurs et les cris des agonisant auquel ont dévorait les entrailles, Mandrak releva la tête, sa cicatrice au menton largement visible. Un nouveau sourire éclaira son visage. Il dissipa sa monture spectrale et repris son avancée, la horde de mort-vivant reprenant leur marche macabre dans son dos, suivant leur seigneur. Sans un bruit, le skaven bondit d’un toit et vint se positionner à sa gauche, l'aberration encapuchonnée trainant encore et toujours son jouet sur sa droite. Ainsi escorté, Mandrak sillonna la rue principale de la cité, les rares vivants fuyant à leur approche en hurlant de terreur avant d’être implacablement abattus par les éclairs émeraudes.

Guidé par les vent de magie sombre, Mandrak alla au nord, l’appontement rocheux s’élevant sur leur gauche, au milieu du fleuve, et un Colisée massif tenant encore sur ses fondations les surplombant sur la droite. En un temps records, ils furent suivis par une nuée de volatiles, corbeaux sombres et chauves-souris aux yeux globuleux fendant le ciel dans leur sillage. Finalement, en vue des docks, le vampire s’immobilisa. Face à lui, de l’ouverture béante qu’une grille défoncée de l’intérieure remontait un souffle froid et pestilentiel. Il s’attarda un moment sur les alentours, alors que les premiers rayons du soleil perçaient le ciel nocturne. Il avisa une bicoque en bois où blanchissait un squelette humain incomplet, à moitié effondrée. Sur l’enseigne délavée, il pouvait encore voir en langage commun "visite catacombes". Il remarqua alors la porte métallique en centre de la grille sur laquelle sautait le petit bouffon en cape sombre, agitant son bâton de métal elfique. Il eu un sourire amusé et embrassa du regard la masse de créatures immobiles, fidèles dans la mort, et le sorcier skaven à son côté, observant distraitement les bâtiment alentour, les narines frémissantes et la queue s’agitant dans son dos. Il fit volte-face et s’engouffra dans les ténèbres. Oui. Le cauchemar prenait forme, et il ne faisait que commencer !
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